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Critique de oceaneclaer


Le premier chapitre est horrible, le massacre est insoutenable.
La fuite qui s'ensuit est interminable.
Ceci dit, comme tout le monde connait l'argument du livre (terrible), je vais juste livrer quelques réflexions.
Le monde que j'ai découvert m'était complètement étranger, celui des cartels et celui des migrants. C'est comme si la terre s'ouvrait.
Les cartels d'abord. On sait bien que c'est une organisation criminelle, comme la Mafia, qu'on connait mieux peut-être, spécialisé dans le trafic de drogue. le chef en est aussi violent, aussi craint. Je n'imaginais pas l'étendue des crimes (je connaissais les meurtres des étudiants au Mexique en 2014, en relation avec un cartel de narco-traficants, mais c'est pratiquement tout) Je peux vous dire que là, on sait, et on a peur. le chef des Jardineros , le fameux Javier, qui a noué une relation ambigüe avec Lydia est un homme complexe, (on a connu les nazis allemands, aussi raffinés et aussi sanguinaires). Mais j'ai eu du mal avec ce personnage et la bluette dont Lydia s'est nourrie avec lui.
Le périple des migrants m'a beaucoup bouleversée, jusqu'au trop, peut-être.
Migrants, encore me direz-vous (je viens de lire l'Apiculteur d'Alep, mais ce ne sont pas du tout les mêmes migrants.) J'avais bien vu quelques documentaires sur le périple des Central -Americans (Guatemala, Venezuela, Honduras) vers El Norte, mais là, on le prend en pleine figure. Sauter sur la plateforme des trains en marche, c'est absolument terrifiant et j'ai été terrifiée. D'autant plus que les trains, il y en a beaucoup, ça se répète, ils sautent et ils sautent. Mais ils y arrivent, je me demande comment, surtout qu'il y a ce gosse de huit ans.
Parlons-en du gosse. Luca (le prénom de mon petit-fils), super intelligent, qui a l'atlas de géo et la boussole dans la tête, qui peut dire le chemin, même la nuit, bon, c'est un peu trop.
Il y a aussi ces deux soeurs, des filles trop belles qui fuient le harcèlement et le viol (autre problématique, et non des moindres)
La fin de cette interminable traversée est éprouvante. Ils sont tout près du but mais il y a encore le désert de Sonora à franchir, le fameux désert aux cactus géants et aux dénivelés redoutables, un des endroits les plus chauds au monde. Les deux derniers jours seront effroyables, soleil cuisant, manque d'eau, puis trop d'eau. Ils y laisseront des plumes.
Malgré une documentation approfondie, je relève quelques incohérences, la plus criante à mon sens étant sa relation avec Javier, surtout dans les dernières pages. Les dialogues sont puérils. La psychologie des personnages est trop superficielle, voire à côté de la plaque. Néanmoins ils sont attachants. Mais les bons sentiments font-ils de la bonne littérature ?
En résumé : découverte d'un univers méconnu, plongée empathique dans la vie « d'autres vies que la mienne », thriller qui fonctionne bien. J'aurais voulu que les personnages soient travaillés au corps, fouaillés, pour en faire de vrais héros. J'ai l'impression d'être passée à côté de leur histoire.
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