Dans le couloir de la mort, on n’a pas le droit d’avoir de végétaux, vivants ou morts. Maintenant, j’envoie à Renaldo des monotypes de plantes. Parfois, les sucs et la sève des fleurs que je passe sous le rouleau de la presse gonflent
et teignent le papier. Un jour, j’étais en train de travailler sur un nouveau monotype, et j’ai eu envie de presser ma main contre la surface
d’encre huileuse que je venais de rouler. J’ai imprimé ma paume à cinq pétales au lieu des chrysanthèmes que j’avais apportés à l’atelier. Dans sa lettre suivante, Renaldo m’a envoyé une impression de sa propre main. Il avait cassé un stylo noir, étalé l’encre sur sa paume et pressé cette dernière contre le papier.
L’équivalent de mugshot est « photo d’identité judiciaire » en français. La traduction est tout aussi peu satisfaisante que severely injured faces pour désigner les gueules cassées. Mugshot, c’est « la gueule qu’on prend
en photo ». C’est aussi « un coup de fusil dans la gueule ».
En 1886, la commission Gerry, dirigée par l’avocat et défenseur des droits de l’homme du même nom, consulta Thomas Edison pour savoir quelle quantité d’électricité serait, à son avis, nécessaire pour tuer un homme le plus
rapidement possible. En 1889 eut lieu la première exécution à la chaise électrique : William Kemmler est mort au bout de huit minutes, le corps ensanglanté par la rupture de ses vaisseaux sanguins, et la peau brûlée au niveau des électrodes. Sa mort atroce n’a pas empêché la majorité des États d’adopter cette méthode d’exécution : fascinés par la fée électricité, les politiques chantaient les louanges de cet instrument donnant la mort « plus vite que la pensée », comme l’affirma Elbridge T. Gerry à la North American Review. Et les roses de l’électricité s’ouvrent encore.