"Il se leva et reposa la valise sur le banc, puis il l'ouvrit. De la terre grise et sèche apparut aux yeux de Zoé. Il en saisit une poignée, qu'il jeta en l'air. Elle inspira profondément. C'était l'essence même de sa vie que Simon éparpillait ainsi. "Aide-moi, Zoé, il est trop tard pour reculer."
"Simon s'approcha de lui, le souleva d'une main et le projeta au loin. Le petit garçon roula dans l'herbe, se redressa, et s'envola. Christopher, redevenu petit garçon, retomba sur lui-même, tel la mue d'un insecte, et ne bougea plus, comme momifié. Zoé restait muette, et Simon ne fit pas un geste pour se tourner vers elle. Il imaginait le dégoût que devait exprimer son visage et n'avait pas envie d'y être confronté."
"Avec un cri de stupeur, Zoé retira ses mains de celle de Simon et se frotta les doigts. Simon jeta un coup d'oeil surpris aux siens, mais ne cessa pas de parler."
"Jetant le blouson taché de sang sur ses épaules, il se laissa tomber au pied d'un buisson d'azalées. Et, jusqu'à l'aube, il ne détacha pas son regard de la fenêtre de la fille aux longs cheveux bruns."
"Pas la moindre lumière, mais la lune éclairait le pré brillamment. Simon se coulait entre les arbres et les buissons, telle une ombre. Ou un nuage obscurcissant la lune."