AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Parcequecmoi78


Catherine Cusset nous raconte brillamment le destin de deux femmes, très différentes, qui vont finir par se croiser. Leurs histoires se déroulent sur 40 ans, de l'enfance à l'âge d'être mère et grand-mère.

Clarisse subit un traumatisme à l'adolescence qu'elle va porter en elle toute sa vie. Elle sera attirée très tôt par les pays asiatiques, loin de la France où elle reviendra vivre avec son mari et ses trois garçons. Instable, fréquentant des personnes bousillées par la vie comme elle, elle aura du mal à trouver une stabilité émotionnelle et professionnelle. Bonne vivante malgré tout, elle fera de sa vie une constante bohème.

Eve n'aspire qu'à cela, une vie bien cadrée, une routine rassurante même si parfois elle en devient ennuyeuse. Elle se mariera avec un américain et fera sa vie à New York où elle aura deux filles. Elle aime la rigueur, la raison, elle a des principes, même si par moments elle passe outre pour se laisser vivre.

En apparence, ces deux femmes n'ont rien en commun, ce qui permet à l'autrice de nous dépeindre deux aspects différents de femmes, deux portraits de femmes magnifiques. A travers les 9 gros premiers chapitres, on découvre alternativement Clarisse et Eve. Dans le 10e et dernier chapitre, c'est par les yeux et la voix d'Eve que l'on poursuit le portrait de Clarisse. Une façon très intéressante de montrer qu'une femme peut se sentir ainsi lorsqu'une autre porte un regard tout à fait différent sur elle.

Un excellent roman, avec de beaux portraits de femmes assez fouillés pour nous permettre de nous attacher à l'une ou l'autre. Catherine Cusset nous parle également du corps des femmes avec la vision de chacune, le cancer, la maltraitance, le désir, le rapport avec les hommes, la maternité vécue différemment, la vieillesse qui commence.

J'ai tout de suite été happée l'histoire et par ces personnages, je me suis attachée à elles, j'ai suivi avec enthousiasme leurs parcours, ressenti leurs failles, aimé leurs différences et ce qui les rassemble. On se croirait parfois dans un film de Claude Sautet, comme « histoire simple », qui donne la part belle aux femmes qui vivent des vies finalement pas si simples que ça, malgré une grande banalité apparente.

Lu avec plaisir, ce roman doit son titre à une première idée universelle du bonheur, celle que ressent Clarisse, à 16 ans, à l'arrière d'une moto conduite par un petit ami qui l'a embrassé la vieille au soir, cheveux au vent, amoureuse, collée contre son dos (page 30). Pour Eve, ce sera sa vie parfaite, rangée, agréable. Mais le bonheur est éphémère. On le sait de façon intime, et les jeunes le découvrent au fil du déroulement de leur vie.

Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}