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Critique de Fandol


Je ne pensais pas que lire la vie d'un peintre pouvait être aussi intéressant, aussi prenant, aussi riche d'informations et de détails. Catherine Cusset l'a fait et m'a fait découvrir et aimer l'art de David Hockney. Réussir, avec des mots, à faire vivre des tableaux, des collages, des gravures, des montages de photos, des décors de théâtre ou d'opéra, il fallait beaucoup de talent !

Lisez Vie de David Hockney et vous voyagerez beaucoup, vous serez illuminé par quantité de couleurs et d'innovations qui vous donneront envie de vous plonger dans un catalogue du peintre ou, mieux encore, de le retrouver là où ses oeuvres sont exposées.
David Hockney qui va sur ses 81 ans, a vu le jour le 9 juillet, une belle date…, en 1937, à Bradford (Yorkshire). Sa famille était modeste et il avait trois frères et une soeur qui compteront beaucoup.
Son enfance fut heureuse mais il manquait de papier pour dessiner. D'abord refusé à l'école des Beaux-Arts de Bradford, sa mère lui permet de suivre des cours gratuits, le soir. Son cursus lycéen fini, il entre enfin dans cette école où il est versé en graphisme, lui qui veut tout apprendre : « anatomie, perspective, dessin, gravure, peinture à l'huile. » Il découvre Francis Bacon, Dubuffet, Picasso et propose deux de ses tableaux à la galerie d'art de Leeds : acceptés ! Voilà, qu'en plus, on lui achète le portrait de son père : 10 livres !
« Un jeune professeur, Derek Stafford, lui enseigna que le dessin n'était pas juste une imitation, mais un acte cérébral. Il fallait réfléchir, bouger, changer son point de vue, voir l'objet sous plusieurs angles. » Cette formation sera déterminante pour David Hockney.
Il poursuit au Collège Royal de Londres et commence à s'affirmer au moment où Pollock a détrôné Monet. La peinture ne doit plus être figurative ! David n'en a cure et continue, découvrant aussi son homosexualité : « Peter était plus sexy que Marilyn, plus sexy que la poupée vivante de la chanson de Cliff Richard que David aimait tant, Living Doll. Un garçon poupée. »
Ses tableaux se vendent et, à 24 ans, il vit à New York, découvre les bars gays, les restaurants végétariens, se teint en blond, se fait beaucoup d'amis. Débute alors une longue histoire avec les États-Unis où il vivra souvent, surtout sur la côte ouest ensuite.
Celui qui affirme : « Je peins ce que je veux, quand je veux, où je veux », trouve son âme soeur : Henry. Il alterne entre l'ancien et le nouveau monde, tombe amoureux de Peter et sa vie est un véritable feuilleton, une vie aisée permise par le succès puis ternie par la mort de ceux qu'il aime car le sida commence à frapper.

« Je suis un optimiste », déclare-t-il, à 79 ans. Lui qui a tant créé, tant innové au risque de dérouter ses plus fervents partisans, a surmonté deux crises cardiaques. Pour un artiste de si grand talent, Catherine Cusset a réalisé un livre magnifique.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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