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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, je vais vous parler d'un manga sur la danse classique, En scène ! de Cuvie.

-Ah non ! encore un bouquin rose, ça suffit !

-Je lis des niaiseries si je veux, d'abord. Et c'est pas ma faute si personne ne dessine de manga sur une petite fille ou une femme (ou mieux : une femme âgée, voilà qui serait original) qui apprend le karaté. Il y a bien Yawara sur le judo, mais personne n'a pensé que sa traduction intéresserait des gens.

Or donc Kanade, comme beaucoup de petites filles, aime la grâce, le beau, le joli, le blanc, le rose et les tutus. Lorsqu'elle voit sa voisine Lisa danser sur scène, elle n'a plus qu'une envie : danser comme elle. Ses parents l'inscrivent à un cours de danse, et c'est parti pour de nombreuses années d'apprentissage, toujours dans la difficulté.

-Waaaah, mais quel scénar' palpitant… et donc les gamines passent leur temps à se refaire les chignons, à s'extasier sur les tutus sous des pluies de paillettes ?

-Absolument pas. Tout ce qui pleut, c'est de la sueur. C'est d'ailleurs ce qui m'a convaincue d'emprunter ce manga : la couverture. Que trouve-t-on sur cette couv' ? du rose, pour attirer les petites filles, des plumes et un large tutu pour faire rêver de beauté lesdites petites filles, une pose aérienne puisque la danseuse est figée dans un saut… et une expression de difficulté, presque d'angoisse. Elle n'offre pas un visage serein ni apaisé, ni sûr de lui : elle ne regarde pas devant elle, elle ne sourit pas. le saut paraît maîtrisé, mais quelque chose ne se passe pas bien.

Le manga est à l'image de cette couverture : acquérir le grâce ne se fait pas sans douleur, sans peine, sans facilité. Les débuts de Kanade sont fort pénibles pour elle : on ne s'amuse pas, on ne danse pas, on travaille dur, la prof la reprend sans cesse…

Ce début m'a d'ailleurs rappelé le désappointement d'Agnès Letestu dans son autobiographie Danseuse étoile : fascinée par les costumes des danseuses, elle demande enfant à faire de la danse classique, pour porter les mêmes. Quelle déception ! On s'entraîne en justaucorps, on ne porte rien de beau et les exercices à la barre sont longs et répétitifs.

J'ai apprécié que la discipline ne se passe pas toujours bien. On peut échouer, tomber, se blesser… Kanade doute, elle se décourage, elle enrage de ne pas avoir le même niveau que ses camarades. La pratique se vit dans le doute, voire frustration. Toute non-danseuse que je suis, j'ai eu la sensation de comprendre cette jeune fille qui se sent bloquée parce que les pointes lui sont refusées, et la façon dont elle tire parti de la situation lors d'un spectacle m'a plu. La danse n'est pas seulement une discipline physique, c'est aussi un art de la représentation, de l'interprétation, qui nécessite une forme de compréhension des personnages que l'on interprète, j'ai trouvé intéressant que cet aspect-là soit exploré.

Il reste cependant un bémol tenace tout au long de ce tome : le dessin des corps. L'étroitesse des cases oblige la mangaka à tricher avec les perspectives et je ne trouve pas le résultat réussi, mon regard n'est pas trompé et je vois un bras ou une jambe incroyablement court et disproportionné.

Quoi qu'il en soit, je me suis assez attachée à Kanade pour lire la suite de ses aventures en chaussons. »
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