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Critique de belette2911


Cette série fut d'abord éditée en trois tomes, que je viens de lire. Afin de ne pas faire trois chroniques, je n'en ferai qu'une seule et ce sera avec l'intégrale.

Me voici, une fois de plus, dans l'Amérique sudiste des années 30 : la raciste, la ségrégationniste (le Nord ne vaut pas mieux), celle des hobos, de la crise de 29, de la violence, du chômage, de l'exil… Bienvenue au Mississippi !

Cette série met en scène un jeune garçon nommé Huck Finn et son frère, Tom… Heu, attendez un peu, là ! Ce sont les personnages emblématiques des romans de Mark Twain !

En fat, ces bédés, sont une sorte de réécriture plus moderne des aventures de Huckberry Finn, qui, dans le roman, s'enfuyait sur un radeau, en compagnie d'un esclave Noir. Dans ce récit, nous sommes dans les années 30 et c'est un terreau fertile pour développer un magnifique récit, fait de sang, de violence, de racisme et de musique.

J'ai vite oublié le roman original, tant cette bédé était riche, scénaristiquement et historiquement parlant. Sans compter les dessins, très bien faits, détaillés.

Huck a une bouille sympathique, même si son personnage n'appelle pas à la sympathie, ni à la compassion, malgré les malheurs qui le frappent. Élevé à la dure, il ferait n'importe quoi pour continuer sa vie de bohème, c'est un égoïste, même s'il évoluera au fil des trois albums.

Dans ces bédés, on y retrouve tous les ingrédients des années 30, avec les Noirs, toujours victimes de la ségrégation, qui jouent de la musique dans des bouges infâmes, avec les hobos qui voyagent clandestinement sur les trains, la misère, le chômage,…

Ce récit, c'est un voyage dans l'Amérique, sans payer son billet de train, mais attention, c'est un voyage violent : il y aura des morts, des accidents, et pas toujours de la solidarité entre les clandestins. N'oublions pas que Huck voyage avec Charley, un Noir et que ce n'est pas bien vu. Comme il n'est pas bien vu, dans les bouges Noirs, qu'un jeune Blanc y fasse son entrée.

Anybref, O'Boys n'est pas pour les enfants (évitez de laisser trainer, on aura une tête coupée et du sang), mais c'est parfait pour les adultes (sauf les trop sensibles).

C'est l'histoire d'un road movie initiatique totalement fou, mais réaliste, et qui permettra aux auteurs de nous parler de cette Amérique des années 30 où il fallait traverser tout le pays pour espérer trouver du boulot (maintenant, faut juste traverser la rue, c'est plus cool – ironie), une Amérique où les inégalités étaient importantes (zut, elles le sont toujours), le racisme omniprésent (décidément, rien ne change), le tout sur le son des guitares et des chansons de blues.

De la grande bédé !

♫ Il y a longtemps sur des guitares
Des mains noires lui donnaient le jour
Pour chanter les peines et les espoirs
Pour chanter Dieu et puis l'amour
La musique vivra
Tant que vivra le blues ♪

(La Musique que j'aime – Johnny Hallyday)

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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