Cet ouvrage n'est pas à proprement parler une biographie de
Boris Cyrulnik mais il traite de l'évolution de la psychiatrie à travers la vie et le regard de l'auteur.
C'est un passionnant plaidoyer pour la résilience (faculté de se sortir des épreuves difficiles sans développer de troubles invalidants) mais il faut être assez féru de psychiatrie pour suivre certains passages qui foisonnent d'informations (termes médicaux, noms de médecins et autres personnages qui ne m'étaient pas tous connus…loin de là !).
Malgré cela, si l'on ne se décourage pas, on recontacte vite la ferveur de l'auteur et son enthousiasme, non dénué de malice pour déjouer les pièges et visiter les méandres de l'esprit humain. Fervent défenseur de la pluridisciplinarité, il considère qu'un seul point de vue ne suffirait pas à tenter d'élucider les problèmes rencontrés par les malades. C'est ainsi que l'éthologie, science des comportements qui était réservée aux animaux, a permis de comprendre les interactions psycho-sociales humaines.
Au début de sa vie professionnelle,
Boris Cyrulnik a connu l'ère de l'emprisonnement et des interventions radicales, telles les lobotomies ; on croyait alors que, si les enfants avaient mal vécu certaines périodes critiques du développement, tout était perdu.
Il constate les progrès accomplis, grâce à la prise en compte de la plasticité du cerveau et de la résilience, vers une vision plus humaniste des « âmes blessées ».
Un grand merci à Babelio et aux éditions
Odile Jacob pour ce livre reçu dans le cadre de l'opération « Masse critique ».
Commenter  J’apprécie         110