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Critique de Missnefer13500


Je remercie les Editions Denoël et Masse critique pour m'avoir permis de découvrir la plume très particulière de Luca d' Andrea.
L'auteur nous plonge dans un huis clos stressant au fin fond des Alpes dans un"maso" niché sur un flanc de montagne au milieu de nulle part.
La plume est coupante, incisive, glaciale. Les phrases courtes, tranchantes comme une lame. Un peu déconcertant au départ, mais très vite, on apprécie, tant elle donne de la force à ce récit. Peu de mots, mais c'est efficace. L'ambiance sombre du roman n'en est que plus accentuée. Cependant l'auteur ne néglige pas les descriptions de ce paysage hivernal. le froid glacial s'insinue en nous rien qu'à les lire.
Peu d'action comme on pourrait s'y attendre avec cet Homme de Confiance, tueur à gages, lancé aux trousses de Marlène.
Le roman porte sur des thèmes bien précis, particulièrement maîtrisés et qui s'emboîtent parfaitement. Luca D' Andréa explore les répercussions de notre vie passé sur ce que nous sommes, la question de choix, l' éducation, le contexte social, les traumatismes vécus, les dérives de la solitude, les conséquences, le rôle du hasard.
Et si Marlène n'avait pas eu cet accident ? Et si le tueur à gages ne s'était pas lancé à sa poursuite ? Et d'autres "et si" dont on ne peut parler ouvertement sans spolier l'histoire.
Mais c'est le chemin pris par notre protagoniste principal que l'auteur a choisi d'explorer nous entraînant au coeur de la folie. L'approche psychologique est donc le sujet le plus marquant de ce roman. J'avoue que je ne m'attendant pas tout à fait à la route que prend le roman. On y avance pas à pas, suivant les pensées intimes de chacun. L'émotion est au rendez-vous. Luca D' Andrea distille les infos au compte goutte. Nous en apprendront sur tous les protagonistes, que se soit sur Herr Vegener que sur l'homme de confiance, cet homme sans nom, comme si l'auteur avait souhaité déshumanisé davantage ce tueur qui accomplit ses missions avec minutie. Une fois le contrat passé, l'issue sera inéluctable, même si Herr Vegener vient à ne plus le vouloir. L'arme est chargée et comme tout arme rien ne peut l'émouvoir. Nous comprendrons pourquoi. Car Luca D' Andrea ne laisse pas de zones d'ombres. Il sait où il va, et nous y emmène, brossant des portraits particulièrement aboutis des personnages.
Nous partagerons donc l'amour de Simon Keller pour Lissy, " Lissy, ma douce, ma petite Lissy" . Et la surprise est de taille.
On ne peut qu'admettre que l'auteur est talentueux, et à si nos yeux Marlène est le protagoniste principal du récit, on découvre au fur et à mesure que Simon en est le personnage central. À vrai dire, on ne sait que penser de cet homme énigmatique qui tait bien des secrets. Et quand Luca D'Andréa vient mêler, avec brio, vieilles légendes germaniques, contes de Grimm, on ne peut que s'exclamer : mais quelle idée originale !
Au fur et à mesure que l'on tourne les pages, de cette histoire addictive et un peu dérangeante, l'intrigue devient de plus en plus sombre, l'on craint de parvenir à une issue terrifiante. C'est affamés comme Lissy que l'on dévore, chapitre après chapitre ce thriller psychologique, enfermés dans le "maso" en compagnie de personnages sinistres, tandis que les voix résonnent.
Le dénouement est des plus étonnants et sujet à certaines interprétations. néanmoins je trouve cette conclusion particulièrement brillante. Pour moi, un auteur à suivre.
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