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Critique de Fleitour


450 pages à gravir dans les Dolomites, du solide.

Explorer le cosmos, déceler la présence de nouvelles galaxies, ouvre un espace de recherche infini et admirable. Pour se projeter dans l'avenir, est-il réaliste d'étudier le passé, le nez collé à glaise de notre bonne vieille terre ?

Est-il possible d'ouvrir des brèches dans ce que fut le monde d'hier, au delà de 280 millions d'années ? Les pieds posés sur le Permien, la couche de sédiments des spinosaurus, la réponse ne doit-elle pas procéder d'un scepticisme Pascalien.
Peut-on échafauder des scénarios burlesques sur des bactéries vieilles de plus de 200 millions d'années ?


La fantastique aventure proposée par Luca d'Andrea dans son livre l'Essence du Mal est justement d'aller à la découverte des zones les plus hostiles du Tyrol, les forêts que traverse la Bletterbach, au pied des Dolomites, là où les sédiments accumulés seraient d'une richesse unique mais diabolique.

Au cours d'une virée en montagnes, Salinger et sa fille Clara, font la connaissance du musée local où se trouve Yodi l'ammonite géante. C'est ce jour-là que le destin passe une corde au cou de Salinger. L'année de la naissance de Clara en 1985 un massacre a eu lieu, dont la cruauté avait traumatisé toute la contrée. Mike le fidèle ami Salinger suivait de loin les nouvelles il fallait enquêter, et peut-être demain tourner un film qui puisse raconter cette histoire absolument hallucinante.


Le contexte local s'avère miné pour Salinger, le massacre concerne trois jeunes, Evi, Kurt, Markus liés par une forte amitié, passionnés par la montagne, et par les débris paléolithiques. Ce jour là les conditions atmosphériques sont homériques. Un certain Oscar Grünwald, universitaire, brillant visionnaire en paléontologie qui avait publié plusieurs articles scientifiques sur la Bletterbach disparaissait sans qu'on sache ni où, ni comment.

Un autre membre de la communauté, un ami de Evy, Günther Kagol les avait mis en garde. Lui aussi était retrouvé mort, Salinger cherchera à savoir qui était cet homme rongé par l'alcool.
Son frère au contraire l'aîné de la famille, Manfred Kagol tirait son épingle du jeu de toutes les possibilités touristiques offertes par cette vallée, malgré la farandole diabolique de morts inexpliqués.


Dans ce méandre de sciences et de deuils un garde forestier, Max Crün, passa des mois à faire lui-même son enquête, sans rien comprendre, sans rien découvrir, sinon à constater que le centre des visiteurs du Bletterbach, entre les mains de Manfred, était inauguré le 8 septembre 1990.


Aux détours de travaux universitaires réalisés sur la région apparaissaient au coeur des sous couches du trias, des scorpions endoloris de 2m50, appartenant à cette période du secondaire le Permien. La problématique paléontologique reprenait le premier plan de l'intrigue.
Clara aura ce mot tu sais papa : " les scorpions ne sont pas des insectes mais de araignées."


Vous avec franchi la 250 ème page ? Ne FERMEZ PAS ce livre, car le premier indice débarque enfin. Salinger un peu chiffonnier extrait un papier signé de Evi dans une boite à musique de Günther.

Suivent 200 pages, d'un polar débridé, au déroulement chaotique, dans cette vallée du Haut- Adige consacrée à l'escalade et aux randonnées en montagne divertissantes. le lecteur est loin d'imaginer que derrière la façade de ces cols majestueux, des forces meurtrières puissent être à l'affût.

De l'ambiance feutrée des bibliothèques des facultés scientifiques d'Innsbruck, Luca d'Andrea nous pousse vers des grottes abandonnées, dans un labyrinthe de couloirs, de boyaux où tout peut arriver.
C'est de la paléontologie terreuse, glacée, qui se déverse. L'habileté et l'obstination de Salinger sont les seules qualités utiles pour sortir de ces trous noirs.


Décors, intrigue, longue file de personnages passés, présents, à l' avenir incertain, sans oublier quelques maléfices glissés ici ou là, devraient dans quelques mois, faire éclore une série télévisée extrêmement traumatisante.

Une belle réussite mais n'allons pas trop loin dans l'utilisation des monstres de notre passé ancien aujourd'hui heureusement disparus, il faut je pense rester un tout petit peu crédible.
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