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Critique de AudreyT


A la Forteresse, on les appelait les jumeaux. Ils avaient pourtant quelques mois d'écart, n'avaient pas les mêmes parents, mais ils n'étaient jamais très loin l'un de l'autre. Un jour, Alfredo avait fui les coups de son père et les parents de Beatrice l'avaient protégé de la violence qui régnait dans l'appartement du dessus. Dans cette banlieue où l'ennui est le seul passe temps, les deux adolescents grandissent sans oser mettre des mots sur les sentiments qui les animent. Face aux difficultés, les fragilités refont surface et il faut toute l'énergie du désespoir pour tenter de survivre…

Le bruit de tes pas est un roman qui entraîne avec passion, avec intensité, au coeur d'une Italie où la misère ne ternit en rien les amours sincères. C'est avec beaucoup de tendresse et de sensibilité que l'auteur nous raconte l'histoire de la Forteresse.

Tout commence en 1974. Dans cette banlieue de Rome, on apprend à se débrouiller. On ne peut compter que sur les gens de la cité, car pour tous les autres, on est invisibles, transparents, sans intérêt. Alfredo et Beatrice vont faire les frais de ces parents désoeuvrés, sans travail, sans projet ni grand avenir. C'est pour fuir la violence d'un père brutal qu'Alfredo va entrer dans la vie, dans le coeur, dans l'âme de Beatrice. La générosité, l'amour, la chaleur des parents de la jeune fille, vont sauver ce garçon.

Mais comment apprendre à vivre quand le quotidien n'est rythmé que par l'attente, le foot, les mauvaises rencontres. Comment espérer quand l'avenir ne semble jamais s'éclaircir. Comment aimer quand on a rien à inventer…

Alfredo et Beatrice sont amoureux sans le savoir, sans l'avouer, sans vraiment l'accepter. Ils ne savent pas quoi faire de cette rage, de cette jalousie, de ce manque parfois. Ils ne savent pas mettre des mots qui apaisent, qui disent, qui confessent. Tous deux se reposent sur une seule certitude : jamais ils ne s'abandonneront, malgré la souffrance, malgré la peur, malgré la solitude.

En fermant ce roman, en tournant la dernière page, j'ai moi aussi entendu le bruit de leur pas. Et derrière mes paupières clauses, je les ai imaginé, enlassés, attachés l'un à l'autre, enfin rassurés et libérés…
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