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Quel roman ! J'en sors bouleversée. Mon coup de coeur d'Acquanera m'a menée à ce premier livre de Valentina D'Urbano, et c'est une claque !
La quatrième de couverture décrit parfaitement l'oeuvre : « Avec son incipit foudroyant, le bruit de tes pas attire l'attention et force l'admiration par sa narration fluide et ses personnages incarnés. »

Béatrice et Alfredo sont comme un duo maudit à la Roméo et Juliette dans les années 70 en Italie, au sein d'un immeuble défavorisé appelé La Forteresse. La brutalité paternelle, la misère palpable... Dès leur jeune âge, Bea et Alfredo deviennent inséparables.

L'auteure dépeint quinze années de ces deux êtres fragilisés oscillant entre haine et amour avec une touche réaliste troublante.

Le ton est donné dès les premières pages : « La facilité avec laquelle on s'habitue à la mort d'un être est épouvantable... C'est tellement abominable que ça vous donne envie de hurler. ».

Valentina D'Urbano : une auteure qui vous saisit par sa plume âpre, poétique, brute. Coup de coeur du mois de juillet !

Chronique complète sur le blog.
Lien : https://coccinelledeslivres...
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24 juin 1987. A force de se côtoyer, ils étaient devenus le portrait l'un de l'autre. Telles deux gouttes d'eau inséparables. On les appelait les jumeaux. Alfredo et Beatrice, Beatrice et Alfredo. Comment vont-ils l'appeler, elle, maintenant que son jumeau est mort ?
Les années de plomb en Italie. Un quartier infect d'immeubles délabrés. Des rues sales et poussiéreuses. Des antennes illégales. C'est dans cette terrible cité, la Forteresse, qu'a grandi Bea, entourée de ses parents et son frère, Francesco. Une famille pauvre mais aimante. Au-dessus de leur appartement vivent Alfredo, ses deux frères et son père. Alcoolique dépressif depuis la mort de sa femme, il ne cesse de battre ses enfants. Les cris et les larmes résonnent dans tout l'immeuble. Les deux gamins se rencontrent en 1974. Elle a 9 ans, lui 8. Salement amoché par les coups de son père, Alfredo trouve refuge chez Bea. Une forte amitié se noue aussitôt entre eux. Inséparables, ils font tout ensemble, se disputent aussi mais ne restent jamais bien loin l'un de l'autre, s'aimant plus qu'ils ne le pensent...

De quelle nature est la relation qui unit Bea et Alfredo ? de l'amitié ? de l'amour ? de la passion ? Ce qui est sûr, c'est que chacun est lié à l'autre. Etroitement. Inexorablement. Beatrice, la narratrice, nous raconte les années passées avec son jumeau. Les petits bonheurs, les disputes, les déchirures et les retrouvailles qui rythment leur quotidien dans cette Forteresse, cité plus que jamais sombre et déchue. Avec cette impression d'être enfermé et réduit à peu de choses, chacun tente de s'en sortir. Valentina D'Urbano nous livre un roman social intense et poignant et nous décrit avec force cette jeunesse vulnérable mais volontaire. Bea et Alfredo, désireux d'une autre vie, sont terriblement touchants. Porté par une écriture à la fois amère et poétique, ce roman d'une grande justesse dresse avec noirceur le portrait d'une société miséreuse.

J'entends encore et toujours le bruit de tes pas...
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Je viens de tourner la dernière page du roman de Valentina D'Urbano « le bruit de tes pas » et je suis K.O debout. Sonnée comme un boxeur sur un ring qui vient de se prendre une droite dans la figure.

L'histoire, s'étalant sur une période de 15 ans se déroule en Italie, durant les années 70/80, surnommées plus particulièrement les « années de plomb », en raison d'une vague de violence sans précédent (attentats, assassinats...).
Le lieu, La Forteresse, un quartier entier d'immeubles délabrés dans lesquels vivent tous les laissés pour-compte , dans une banlieue sordide en périphérie d'une grande ville, où la misère sociale et l'exclusion sont le lot quotidien de la population.

Là, vivent Béatrice et Alfredo. Inséparables, on les surnomme les jumeaux. Lui est aussi blond qu'elle est brune.
Elle est issue d'une famille pauvre et unie qui se construit une vie à peu près normale. Lui est élevé avec ses deux frères par un père dépressif depuis la mort de sa femme, alcoolique et extrêmement violent. Deux jeunes enfants qui vont grandir ensemble liés l'un à l'autre envers et contre tout, tiraillés par un sentiment d'amour/haine.

Béa aime Alfredo à en mourir, d'un amour exclusif. Alfredo aime Béa mais il y a trop de souffrances et de désespoir en lui pour qu'il puisse l'assumer. Et puis, une différence fondamentale les sépare. Béatrice est forte, Alfredo est faible. Beaucoup trop faible pour lutter contre un destin qui est écrit d'avance.
Car à l'intérieur de « La Forteresse » où règne la misère va s'ajouter un fléau bien plus destructeur : la drogue. Celle qui détruit tout sur son passage : le corps, l'esprit, la confiance et même l'amour.
Mais Béatrice croit plus que tout en la force de son amour pour Alfredo. Elle est persuadée pouvoir le sauver de cette descente aux enfers et surtout pouvoir le sauver de lui-même. Elle refuse de croire qu'il est irrémédiablement perdu. En ne voulant pas renoncer, elle s'épuisera en vain.

Ce roman, c'est l'histoire d'un amour indéfectible et inconditionnel qui fait que l'on est prêt à tout affronter pour l'être aimé, que l'on croit que tout est possible, que rien n'est insurmontable.
Mais comment se battre pour quelqu'un qui refuse catégoriquement d'être sauvé.

Valentina D'Urbano nous livre un roman intense, poignant, magistralement beau en nous décrivant avec justesse le portrait d'une génération perdue, totalement sacrifiée par le pouvoir italien de ces années-là. Sachant dès les premières lignes que cette histoire finit mal, nous nous laissons malgré tout happés par elle pour ne plus la lâcher jusqu'au dernier mot de la dernière page.
Mais c'est aussi une magnifique histoire sur la survie lorsque l'on est amputé de cet être si sauvagement aimé et qui en s'en allant va entrainer avec lui tout une partie de nous-mêmes. Et enfin sur cette rage de vivre enfouie au fond des êtres qui laisse entrevoir malgré tout un tout petit rayon de soleil.

Alors oui, nous ne sortons pas tout à fait indemne d'une telle lecture, et je vous l'avoue humblement quelques larmes ont fini par couler sur mes joues mais qu'il est bon aussi de pouvoir lire un si beau roman et de garder en soi une telle histoire d'amour entre ces deux êtres, Béatrice et Alfredo !
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Une prison.
La Forteresse, cette cité délabrée, décatie, squattée par les laissés-pour-compte de la société italienne, où il n'y a ni école, ni pharmacie, ni commerces. Seulement une église, parce qu'on y prie parfois. En vain. Et un cimetière parce qu'on y meurt. Souvent. Et vite. Et violemment.

Une prison.
Celle de la violence: le père d'Alfredo bat ses enfants comme il boit. A fond, à mort. Parce qu'ils ressemblent à leur mère, si blonde, disparue si tôt. Pour s'évader de cette prison -là, il faut une telle violence qu'on y retourne, en prison.

Une prison.
Celle de la drogue où se perdent les enfants battus, où se débattent les enfants perdus. La blanche qui ronge la peau, qui mange les bras, qui étrécit les pupilles, qui dilue la volonté, qui détruit la confiance, qui corrode l'amitié. Et même l'amour.

Une prison.
Celle de l'amour. de l'amour-amitié qui triche avec les mots et les sentiments. de l'amour-haine qui est la seule façon d'aimer dans un monde sauvage, la seule façon de respirer dans un monde asphyxié.

Une prison emprisonnée dans une prison.

Bea aime Alfredo
qui aime la blanche
qui anesthésie la violence
qui enferme dans la cité
qui isole du dehors.

Dans une mise en abyme vertigineuse, Valentina d'Urbano, en cercles concentriques, trace le portrait d'une génération perdue, d'un ghetto social tellement implacable que les années de plomb, si pesantes pour l'Italie, n'eurent aucun effet sur lui.

Une seule lueur d'espoir: l'amour de ses parents, de son frère, de cette famille pauvre mais généreuse, aimante, confiante, courageuse, qui permet à Bea, jumelle amputée de son ombre, de fuir loin de la Forteresse dans une ville normale, auprès d'une amie normale, vivre une vie normale.

Ou du moins le tenter. Loin d'eux.

Un beau récit, poignant et vibrant de colère, où la tendresse se cache derrière les coups de poing ou les coups de gueule.

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Roman raté.
S'il se déroule sur 15 ans, il ne relate aucune évolution psychologique : faute de savoir lui exprimer ses sentiments, elle lui rentre dedans; faute d'obtenir d'elle de vrais signes d'affection, il fait le dos rond. Ils sont enfants, puis adolescents, puis jeunes adultes ; rien ne bouge. Qu'ils aient 7, 15 ou 18 ans, elle lui crie dessus et il la regarde de ses bons gros yeux de toutou fidèle. On peut faire semblant d'y voir la marque du tragique (Fatalitas!). Ils ont bu le philtre d'amour et refusent de succomber à leurs sentiments (mais au fait, pourquoi ?, hein, pourquoi ?)
Sur le plan social, ça ne s'arrange pas. Dans ce quartier déshérité s'est donnée rendez-vous toute la misère du monde. Cette population stigmatisée et abandonnée des pouvoirs publics survit comme elle peut, et comme elle peut peu, c'est Mozart qu'on assassine. Sauf que le projet avoué de l'autrice entre en dissonance avec l'histoire elle-même. D'un côté, La famille de Béa: les bons pauvres. Ils trouvent du travail, font des économies, recueillent de plus malheureux qu'eux. Parfaitement dignes. Béa est tellement bien élevée que toutes les personnes étrangères à sa cité qu'elle parvient à rencontrer tombent sous son charme. de l'autre côté, la famille d'Alberto: ça picole, ça cogne, ça vit des allocs. À la fin du roman, ô surprise, Béa s'en sort quand Alberto sombre.
Conclusion: quand on veut, on peut. le damné de la terre qui se remonte les manches pourra finir caissier à Prisunic et l'illustratrice de livres pour enfant obtenir plus de 4/5 sur Babelio pour son premier roman.
Roman raté, donc, disais-je, mais c'est sans doute par pure jalousie.
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A la Forteresse, on les appelait les jumeaux. Ils avaient pourtant quelques mois d'écart, n'avaient pas les mêmes parents, mais ils n'étaient jamais très loin l'un de l'autre. Un jour, Alfredo avait fui les coups de son père et les parents de Beatrice l'avaient protégé de la violence qui régnait dans l'appartement du dessus. Dans cette banlieue où l'ennui est le seul passe temps, les deux adolescents grandissent sans oser mettre des mots sur les sentiments qui les animent. Face aux difficultés, les fragilités refont surface et il faut toute l'énergie du désespoir pour tenter de survivre…

Le bruit de tes pas est un roman qui entraîne avec passion, avec intensité, au coeur d'une Italie où la misère ne ternit en rien les amours sincères. C'est avec beaucoup de tendresse et de sensibilité que l'auteur nous raconte l'histoire de la Forteresse.

Tout commence en 1974. Dans cette banlieue de Rome, on apprend à se débrouiller. On ne peut compter que sur les gens de la cité, car pour tous les autres, on est invisibles, transparents, sans intérêt. Alfredo et Beatrice vont faire les frais de ces parents désoeuvrés, sans travail, sans projet ni grand avenir. C'est pour fuir la violence d'un père brutal qu'Alfredo va entrer dans la vie, dans le coeur, dans l'âme de Beatrice. La générosité, l'amour, la chaleur des parents de la jeune fille, vont sauver ce garçon.

Mais comment apprendre à vivre quand le quotidien n'est rythmé que par l'attente, le foot, les mauvaises rencontres. Comment espérer quand l'avenir ne semble jamais s'éclaircir. Comment aimer quand on a rien à inventer…

Alfredo et Beatrice sont amoureux sans le savoir, sans l'avouer, sans vraiment l'accepter. Ils ne savent pas quoi faire de cette rage, de cette jalousie, de ce manque parfois. Ils ne savent pas mettre des mots qui apaisent, qui disent, qui confessent. Tous deux se reposent sur une seule certitude : jamais ils ne s'abandonneront, malgré la souffrance, malgré la peur, malgré la solitude.

En fermant ce roman, en tournant la dernière page, j'ai moi aussi entendu le bruit de leur pas. Et derrière mes paupières clauses, je les ai imaginé, enlassés, attachés l'un à l'autre, enfin rassurés et libérés…
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Il n'y a pas tant de livres que ça qui me tirent des larmes… Celui-ci en fait partie.

Quelle écriture ! Quelle histoire !



Les années de plomb en Italie, les années 70 et 80, la misère sociale et l'exclusion et une terrible histoire d'amitié, d'amour, de survie et de mort.

La Forteresse n'est pas décrite au lecteur, elle s'impose à lui. On y vit, on y est, on fait partie des personnages qui hantent ce lieu.

D'ailleurs, ces fameux personnages ont une force de vérité qui les rend vivants. Ils existent, ils sont faits de chair et de sang, ils ne sont pas des êtres de papier et d'encre. On les côtoie, on les comprend, on les supporte, on les aime. On souffre, on rit avec eux, on a envie de les frapper, on crie, on jure. Et en même temps, ils gardent leurs secrets parce qu'on ne connaît des gens que ce qu'ils veulent bien nous offrir d'eux.

Ce roman nous remue parce qu'à la fois le quotidien décrit ici nous paraît invivable (à nous petits bourgeois nés dans le bon quartier), et à la fois on s'attache (non sans douleur) à ce lieu sordide et à ses habitants.

Une construction en boucle (le roman s'ouvre sur la fin, sur la terrible fin) mais une dernière surprise malgré tout aux dernières pages, une écriture qui mêle poésie et âpreté, et la voix de la narratrice aussi bien capable d'humour que de violence, une voix qui ne me quittera pas de sitôt…
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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La critique de Ladybirdy m'avait convaincue de lire ce roman.
C'est fait, et quelle lecture !
La Forteresse, quartier d'un ville italienne est un immense squat. Des familles s'y installent sans autorisation.
Béa vit là, au sein d'une famille pauvre mais aimante. A l'étage du dessus arrive un père de famille et ses trois fils. La mère est morte d'une septicémie dans un bidonville où les habitants sont encore plus pauvres que ceux de la Forteresse.
Le père est un alcoolique violent. Un soir Alfredo, le cadet, est affreusement amoché. La famille de Béa le recueille. Ce jour-là naît une amitié entre Béa et Alfredo, une amitié amoureuse forte, trop forte. On les surnomme les jumeaux.
Dans la première partie c'est leur adolescence qui nous est racontée. Malgré la violence, la misère, la drogue, le sexe, la vie s'écoule presque doucement.
Jusqu'au jour du drame où tout bascule pour Alfredo. Si Béa est une fille forte, Alfredo est fragile et influençable.
L'amour inconditionnel de Béa suffira-t-il a sauvé Alfredo.
Un roman bien écrit, dur, émouvant, bouleversant.
J'ai eu bien du mal à lire les dernières pages.
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Il y a maintenant deux ans, je me rappelle être allée au cinéma pour voir un film qui n'avait pas encore tout emporté sur son passage, d'y être allée parce que l'affiche m'avait attirée, moi qui ne leur fait pourtant que rarement confiance.
Passé les bandes annonces, le choc, la déflagration, l'uppercut, le coup de foudre. Celui qui fascine et qui frappe.

Ce film c'était "Shéhérazade" de Jean-Bernard Marlin. A la fois drame social dans concession et récit d'une passion aussi sublime que violente, il met en scène la rencontre et la vie de deux adolescents, deux enfants perdus de la banlieue marseillaise. Lui, il deale, elle, elle se prostitue et ils s'aiment envers et contre la misère, la violence et leur milieu.

J'ai retrouvé l'incandescence de ce film intense et déchirant dans "Le bruit de tes pas". J'ai lu comme j'avais vu le film: dans l'urgence, tiraillée entre l'envie de me sortir de là très vite et le désir de savoir ce qu'il advient des personnages, quitte à souffrir.

C'est un fait, le premier roman de Valentina d'Urbano -dont le talent et la singularité de l'univers m'avait déjà percutée de plein fouet avec "Acquanera"- prend aux tripes.

L'Italie se débat avec ses années de plomb et l'histoire se passe à la Forteresse, un quartier violent et misérable situé -comme souvent- à la périphérie d'une grande ville.
La Forteresse est miséreuse, les murs sont lézardés, les rues ne sont pas sûres, on squatte les appartements plutôt que les louer.
La Forteresse est une prison dont on ne sort pas. Jamais. On y naît, on y meurt dans la poussière et le béton.
On y étouffe en été, on y crève de froid en hiver, on y zone sans perspectives ni envie d'avenir.

Beatrice, la narratrice a grandi là avec sa famille et avec Alfredo surtout, le voisin du haut, celui dont le père boit trop. Les deux enfants grandissent ensemble, comme frère et soeur jusqu'à ce que le désir s'en mêle.
Ils auraient pu s'aimer et vivre leur vie. Bea, d'ailleurs, n'attend que ça. Et puis, elle veut voir la mer, et partir loin.
Ils auraient pu mais ils ne savent pas: alors ils s'aiment avec violence, avec des coups, avec des cris et en cherchant à se dominer l'un l'autre.
Si Bea se révèle d'une force peu commune au fil du roman, ce n'est pas le cas du bel Alfredo, fragile et sur le fil, désespéré.
Lui qui ne rêve pas de voir la mer s'évade autrement à coups de blanche et de seringues et toute la passion du monde n'y changera rien.

Roman social et histoire d'amour fou, "Le bruit de tes pas" est un texte singulier, dont l'amertume confine au tragique porté par une écriture précise, percutante qui met en scène la jeunesse dans ce qu'elle a de plus fougueux, de plus excessif.
Incandescent comme "Schéhérazade" et le jeu de Dylan Robert et Kenza Fortas. Comme James Dean un peu aussi.
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Un roman magnifique que j'ai dévoré, qui a suscité beaucoup d'émotions et même quelques larmes écrasées.
Béatrice, la jeune narratrice, vit avec sa famille dans un quartier misérable, en Italie. Quelques étages au-dessus habitent un père seul avec ses fils. L'homme alcoolique, violent, tape sur les trois garçons sans répit – au risque de les laisser sur le carreau. C'est lorsque Vittorio, le père de Béa, intervient que les deux enfants se rencontrent vraiment et qu'ils entament une amitié que rien ne peut altérer. Accueilli dans le foyer chaleureux de ses voisins, Alfredo tente de se construire, de lutter contre une forme de déterminisme. C'est difficile et douloureux.
Leur relation est, dans un premier temps, fraternelle puis elle évolue sans qu'ils le mesurent vraiment. Leur proximité est affective, physique, l'adolescence y apportant des émois dont ils cherchent maladroitement à se défendre. S'instaure entre eux une intensité des rapports, une fusion telle qu'on les appelle les jumeaux dans le quartier. Entre possessivité, rejet, attraction, trahison et incompréhension, Alfredo et Beatrice s'aiment mais se font du mal.
Sur fond d'extrême pauvreté, de violences sociales extrêmes, Valentina D'Urbano déroule une chronique à la fois sociale - très ancrée dans le contexte des années 80 - et romantique dans laquelle les deux jeunes protagonistes, véritables écorchés vifs, sont en quête d'absolu. le drame n'est jamais très loin et le lecteur est totalement pris par cette histoire tragique, par l'inéluctabilité de la fin.
Sensible, intelligent, avec des dialogues de qualité, la complexité de la relation et des sentiments est finement décrite. le ton est très actuel et pourtant on a le sentiment de lire une histoire d'amour intemporelle.
C'est vraiment une belle découverte et je vais suivre cette jeune romancière. Je remercie ici ma bibliothécaire qui a choisi pour moi ce roman dans le cadre du Challenge plumes féminines et m'a ainsi permis de passer un bien joli moment de lecture.

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