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Critique de StephanieBr


Un roman qui guérit au contact de la beauté et de la force de la nature !

L'écriture de Mélissa Da Costa est simple et efficace. Les descriptions sont belles, précises et riches. Si l'histoire m'a intéressée, elle ne m'a pas transportée outre mesure. Pourtant, on passe un moment agréable à lire ce roman, à imaginer le bout du monde.

Le roman a le mérite de donner envie de visiter cette partie du globe. La relation qui se tisse entre les protagonistes principales est amenée avec douceur au fil des chapitres. Même si la fin est prévisible, on en apprécie la lecture jusqu'au bout. Enfin, le roman permet de se faire une idée claire de la vie dans ce bout du monde, particulièrement en basse saison, lorsque les back-packers et surfers désertent.

Un voyage intérieur

Flore, trentenaire parisienne, débarque comme une épave avec son sac à dos à la pointe sud de la Nouvelle-Zélande après avoir répondu à une annonce de woofing. Elle s'installe comme petite main sur un camping pour surfers et s'abrutit dans le travail intense d'entretien. Elle y côtoie les propriétaires. Automn, rude, froide et distante, à l'abri des gens et du monde dans son mutisme, et sa fille de 23 ans. Milly, amoureuse de la nature, est pleine de vie et de rêves qu'elle semble résignée à abandonner pour aider sa mère. L'amour pour leur baie et pour les animaux qui la peuplent est contagieux, et panse peu à peu les blessures de l'âme.

En outre, ce roman repose que l'idée salvatrice qu'existe pour chaque être, quelles que soient ses fautes passées et ses culpabiblités, une rédemption laïque possible. Pour cela, il faut trouver le bon lieu et les bons compagnons de route.

Une ode à la nature sauvage

Découvrir la Nouvelle-Zélande avec Mélissa Da Costa, c'est prendre le temps des saisons, être cinglé par les bourrasques du bout du monde, se laisser dorer la rétine par le soleil d'hiver et attendre les dauphins, les yeux rivés sur l'horizon.

De plus, l'exil volontaire de Flore au bout du monde nous permet de découvrir des sites remarquables comme la forêt pétrifiée de Curio Bay ou le bout du monde à Slope Point. La jeune parisienne renaît à la vie au contact de la nature demeurée sauvage, et enchantée des légendes maories.

La sagesse maorie comme supplément d'âme ?

Mélissa Da Costa nous propose presque une nouvelle version du mythe du bon sauvage (Rousseau), nous rappelant le pouvoir de la nature sur les humains. En effet, les légendes maories distillées au fil du roman replacent les hommes au milieu de la nature sur un pied d'égalité avec les éléments et les animaux. le tour de force de l'autrice est de faire passer ce genre de poncifs pour crédibles grâce à l'expérience que vit Flore.

De plus, les légendes maories racontées par le vieil Anaru matinent le roman de mysticisme. Ces parties ne sont pourtant pas les plus réussies. En effet, les légendes rapportées par les personnages au style indirect font penser à de la vulgarisation facile. Certaines sont âpres car complexes à démêler au milieu des dieux maoris, d'autres simplistes.

Ainsi, la plus-value n'est pas toujours au rendez-vous, peut-être à cause des choix des légendes. Les histoires maories paraissent parfois posées là comme prétexte à faire participer le peuple indigène de ce territoire au roman.





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