Ce livre n'est pas mauvais, mais n'est pas le banger attendu.
Comparé aux autres navets de réécriture mythologique,
Quelqu'un se souviendra de nous est même plutôt bon.
L'idée de départ de l'autrice est vraiment excellent. C'est la réécriture que nous attendions tous : la revanche de Pandore, Méduse, Arachné, Galatée, Cassandre, Hélène et tant d'autres. Pourtant nombre de personnages sont mal amenés.
Les protagonistes sont Pandore, Méduse et Arachné, mais leurs histoires, péripéties et souvenirs sont toujours mêlés à d'autres personnages. Leurs propres douleurs, traumatismes et introspection sont forcément partagés avec d'autres qui souffrent également. Au final, il n'y a pas d'affinité particulière envers les héroïnes proposées par l'autrice. Elles existent au même titre que les autres. J'ai parfois trouvé que certains personnages apparaissaient uniquement pour être mentionnés, donnant un manque de fluidité au récit. Par exemple, nos 3 personnages principaux cherchent une faucille, on leur dit que l'objet est à tel endroit et elles y vont. Elles rencontrent 2-3 personnages qui n'apparaitront qu'à la toute fin, apprennent qu'en fait la faucille n'est pas là et s'en vont. Ces chapitres ne servaient tout bonnement à rien ou auraient pu être condensés.
Le féminisme n'est pas non plus toujours bien amené. L'idée de départ est la revanche des personnages féminins qui ont été sabotés, maudits, manipulés, humiliés, etc. On retrouve donc le cliché des personnages féminins faibles qui sont devenues badass et guerrières. Absolument toutes sauf si elles ne sont que figurantes comme Déméter, Gaïa ou Thémis qui passent sur une ligne d'une page histoire de dire. Ou encore Ariane qui a deux chapitres mais qui ne sert à rien dans l'intrigue ou aux personnages à part à crier qu'elle n'est pas ce que son mythe raconte d'elle.
Au moindre soucis, le pouvoir de l'amour/amitié féminine va nous aider.
La sororité est un sentiment inné même chez les antagonistes.
Le moindre pouvoir tire son origine dans les femmes.
Les femmes sont les solutions pour tout.
Les révélations finales sont abusées:
L'origine du monde avant Chaos par des déesses oubliées. Héra qui aurait été vénérée avant Ouranos, sachant que son père est Chronos...
Bref, c'est gros et amené avec de gros sabots
Ensuite, les romances... Il existe plusieurs degrés de romance dans ce livre, ce qui est intéressant. Des relations non-dites, platoniques, fusionnelles, spirituelles, etc.
Spoiler:
- Artémis et Cassandre: ça marche comme relation. C'est même intéressant dans le triangle Artémis, Cassandre et Apollon.
- Eris et Enyo: les déesses de la discorde et des batailles, ça marche aussi. Elles sont étroitement liées. C'est cohérent.
- Apollon et Hyacinthe: c'est une évidence!
Par contre ça se corse pour la suite:
- Méduse et Galatée: Pourquoi pas. La femme qui change en pierre avec une statue, ça peut encore aller.
- Circé et Arachné: Leur relation est particulière. Ce n'est pas vraiment une romance, mais un lien profond qui se tisse entre elles quasiment dès le premier regard. Ca commence à ne plus avoir trop de sens.
- Perséphone et Hélène de Troie. Dois-je en dire plus? Vraiment. Ca sort de nulle part.
J'ai quand même mis la moitié des étoiles car
Nadège Da Rocha permet de découvrir des mythes peu connus pas trop dénaturés. Je pense également qu'il est super pour des néophytes en mythologie. C'est l'après qui m'a dérangée mais il faut admettre que cette réécriture est bien meilleure que nombre d'autres populaires sur Instagram ou TikTok.