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Critique de Litteraflure


Fille (non désirée), arabe, musulmane et lesbienne, Fatima a tout pour être stigmatisée dans cette société où les particularismes émergent tant bien que mal. J'ai aimé la manière dont cette jeune femme appréhende sa culture musulmane et tente de la faire coexister avec ses convictions personnelles. Je n'ai ressenti aucune radicalité mais une dynamique du compromis. C'est une suite de combats quotidiens, comme la couleur d'une bague, l'interprétation d'une sourate, les ablutions, le sens du mot « haram » ou manger du mouton pour l'Aïd. Ce qu'il faut de courage à Fatima (la mazoziya) pour oser aborder les sujets de l'intime que sa communauté enferme à double tour dans le déni et la tradition.
Un peu comme « le consentement » (sur un sujet différent), « La petite dernière » se distingue moins par sa virtuosité littéraire que par la puissance et la sincérité de son cri. Il est tout aussi nécessaire de le lire si l'on prétend comprendre ce monde en ébullition. La fiction se permet des saillies, des vérités que l'information ignore. L'une d'entre elles est une bombe à retardement : la jeunesse musulmane est déchirée entre la famille et la société. le déséquilibre n'a jamais été aussi grand. Fatima en parle : le nombre des « psychologues musulmans » augmente de façon exponentielle.
Le premier roman de Fatima Daas est important parce qu'il ouvre la voie. Il confirme aussi une des tendances de cette rentrée littéraire : les premiers romans sont plus intéressants que les énièmes produit des « marques-écrivain ».
Bilan : 🌹
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