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Critique de jamiK


jamiK
23 décembre 2020
On va enfin savoir le fin mot de l'histoire. Dans ce quatrième volet, il y a beaucoup de choses qui m'ont emballé, et d'autres qui ont freîné mon enthousiasme.
Dans ce quatrième volet de la Passe-miroir, l'imagination de Christelle Dabos est toujours aussi foisonnante, l'univers qu'elle a créé avec ce monde découpé envers/endroit est plein de ressources, les descriptions des différents lieux, différents états sont toujours très réussies, on arrive parfois dans des endroits éthérés, beaucoup d'auteurs s'y sont cassés les dents, ici, l'équilibre tient sur un fil, sans jamais décevoir, même dans les passages entre ces deux mondes, coincés dans un univers impalpable, embrumé. J'ai aimé sa fantasmagorie inquiétante. L'écriture est élégante, claire, efficace.
Mais la richesse de ce monde finit par desservir le plaisir de lecture, ce foisonnement d'idées, de relations, d'imbrications, de magie, de fantastique... finit par nous perdre, le trop plein d'éléments apporte de la confusion, par moment, on doit digérer une avalanche d'informations, on y cherche une rationalité, l'auteur s'ingénie à structurer son monde, à nous offrir un sens, une crédibilité, elle y parvient, mais au final, les explications trop laborieuse finissent par lasser.
J'ai adoré, sur l'ensemble des quatre tomes, l'univers fantastique créé par Christelle Dabos, sa déclinaison sur le mode “De l'autre côté du miroir”, mais à force de vouloir y mettre trop de choses, on ne sait plus trop à quoi nous avons à faire. Il y a la volonté évidente de vouloir satisfaire le public “littérature jeunesse”, avec quelques éléments de romance, de relations entre les individus, de quête, d'aventure et de rébellion, un peu formaté tout ça. de l'autre côté, il y a aussi l'ambition d' intégrer des considérations philosophiques sur l'identité en référence à Lewis Carroll, entre surréalisme et fantastique, c'est original et intelligent, j'ai aimé tout ça, mais pourquoi attendre la quatrième tome pour y venir, au risque de décontenancer les lecteurs qui se complaisaient dans l'esprit littérature jeunesse, et de plus, Christelle Dabos parait un peu moins à l'aise dans ce domaine.
J'ai parfois frôlé l'ennui, il y a trop de circonvolutions dans le récit, trop de chemins détournés, on retrouve certains personnages des tomes précédents dans un rôle superflu qui vient se rajouter sans que cela soit nécessaire, et avec trop d'action, de mouvement, les personnages secondaires n'ont pas le temps de prendre corps. On sent trop la volonté de l'auteur à développer son univers au maximum, mais l'objectif s'est dilué et le sens général se disperse. On retrouve enfin le sens de la série dans ce quatrième volet, mais il m'a donné l'impression d'avoir perdu mon temps entre le premier et le quatrième tome.
Les choix éditoriaux en ce qui concerne la longueur des séries me semblent souvent abusifs, ou alors, ce n'est pas ma tasse de thé, mais j'ai rongé mon frein dans cette lecture. Un univers comme celui-ci n'avait pas besoin d'être étalé sur quatre gros volumes, il aurait été plus percutant avec plus de simplicité dans l'intrigue.
Ces remarques, je pourrais tout à fait les appliquer à la série Harry Potter (et aussi à tant d'autres), mais je préfère quand même la fin de la passe-miroir.
Pour conclure, j'ai aimé cette série, mais avec la magie des lieux, de l'univers, la fraicheur de son héroïne, et l'aspect fantastique au-delà du miroir, j'aurais aimé prendre une claque et elle n'est pas venue.
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