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Citations sur La passe-miroir, tome 4 : La tempête des échos (219)

Thorn baissa vers Ophélie son grand nez, qui portait l’empreinte de ses doigts, pour la considérer avec le plus grand sérieux.
- Si à un moment quelque chose ne te convient pas… un geste que j’ai, un mot que je n’ai pas... tu dois me le dire. Je ne veux pas avoir à me demander pourquoi je n’arrive pas à rendre ma femme heureuse.
Ophélie se mordit l’intérieur de la joue. La vérité, c’était qu’ils se situaient désormais tous les deux en terre inconnue.
- Je suis déjà heureuse. Un peu plus que cela, même.
Les lèvres sévères de Thorn furent parcourues d’un frémissement. Il se pencha sur elle, résolument cette fois, mais l’articulation de son armature de jambe se bloqua, le figeant en plein élan. Il en fut si exaspéré qu’Ophélie ne put contenir son rire plus longtemps.
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- Tu mentionnais mon aspiration à vous libérer, toi et le monde. Je n’aspire à rien du tout. J’ai besoin que tu aies besoin de moi, c’est aussi élémentaire que ça. Et je sais pertinemment que, dans ce conflit d’intérêts qui nous oppose, je suis condamné à être le perdant. Parce que je suis plus possessif que tu ne le seras jamais et parce qu’il y a des choses que je ne peux pas remplacer.
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Thorn se dégagea à l’instant où il rencontra ses yeux, ouverts en grand sous ses lunettes déstabilisées. Il se détourna en pressant l’arête de son nez avec force. Ses oreilles étaient enflammées.
- Je n’ai pas l’habitude de ça, articula-t-il. Être regardé de cette façon.
- Quelle façon ?
Thorn se racla encore la gorge, embarrassé comme Ophélie ne l’avait jamais vu l’être. Lui qui était si éloquent quand il s’agissait de raisonnements intellectuels, il paraissait maintenant à court de mots.
- Comme si j’étais désormais incapable de commettre des erreurs. Il se trouve que j’en commets. Un peu plus que cela, même.
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Ophélie s'abandonna contre lui sans plus réfléchir. Elle écouta les battements furieux de son cœur. Elle aimait qu'il fut si grand et qu'elle fut si petite. Il la submergeait tout entière comme une vague.
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- Montez, little girl.
Ophélie fit un pas vers le dirigeable; au suivant, elle s'étala sur les pavés. Ses sandales s'étaient animées à son insu, nouant leurs lanières entre elles pour l’empêcher de partir. Elle pouvait jouer les braves, son animisme n’était pas dupe. Lady Septima émit un claquement de langue mais Ophélie eut beau se tortiller, elle ne pouvait ni défaire le nœud ni ôter ses sandales. On allait la traîner sur la passerelle à coups de baïonnette.
-Restituez ceci aux Généalogistes de ma part.
C’était la voix de Thorn. Sa voix véritable, sa voix du nord. Il avait décroché son insigne de LUX pour le remettre à Lady Septima. Puis, dans un grincement de métal, il s'agenouilla auprès d’Ophélie. Les lignes à haute tension qui électrifiaient sa figure s’étaient toutes relâchées. Il n’y avait plus de courants contradictoires, juste une seule et unique évidence qui luisait dans ses yeux au cœur de la nuit.
- Ensemble.
Il souleva maladroitement Ophélie dans ses bras et monta avec elle à bord du long-courrier.
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- Dois-je me désinfecter ?
Les ténèbres s’abattirent sur Ophélie. Le souffle coupé, elle mit un moment à comprendre que Thorn l’avait brusquement plaquée contre lui. Les étreintes n’étaient chez lui précédées d’aucun signe avant-coureur. C’était la distance, et puis c’était le mélange.
- Non, dit-il.
Ophélie s’abandonna contre lui sans plus réfléchir. Elle écouta les battements furieux de son cœur. Elle aimait qu’il fût si grand et qu’elle fût si petite. Il la submergeait tout entière comme une vague.
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- Il faudra plus que toute la bureaucratie de Babel pour m’empêcher de te rejoindre.
Les sourcils de Thorn se relâchèrent brutalement. Il contempla Ophélie d’un air dérouté, comme s’il était invraisemblable qu’elle fût toujours là, assise près de lui au bord de cet impluvium, et de son plein gré avec ça. Une succession d’expressions fulgura alors à travers sa figure, si contradictoires et si subtiles qu’elles étaient difficiles à démêler les unes des autres. Soulagement. Frustration. Gratitude. Exigence.
Il esquiva le regard qu’Ophélie posait sur lui et dut s’éclaircir la voix avant de lui répondre enfin :
- Je t’attendrai.
Il eut l’air tout à coup mal à l’aise sur cette bordure de pierre, comme étriqué dans sa propre peau, encombré de ses bras trop grands, de ses jambes trop longues et de son armature trop lourde.
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Sa peau avait la couleur du caramel, ses moustaches la forme de spirales d'escalier et il portait autour du cou une collerette d'une telle épaisseur que sa tête semblait posée sur une meringue.
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Ophélie fut prise au piège d'une interminable file d'attente, en plein soleil. Elle enviait le vieux sourcier derrière elle qui se promenait avec un petit nuage de pluie au-dessus du crâne.
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- La seule survivante de toute votre famille, hein ? Condoléances.
- Tout le monde perd quelqu'un pendant la guerre.
- Quelqu'un qui perd tout le monde, ça court déjà moins les rues.
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