La différence invisible (BD)

Un roman graphique sur le syndrome d'Asperger au féminin, avec Julie Dachez au scénario, Melle Caroline pour les dessins et les couleurs et la collaboration de Fabienne Vaslet… Cela donne La Différence invisible, un bel album dont la lecture m'a particulièrement marquée.

Une préface et une postface très didactiques nous expliquent que les autistes asperger sont plus nombreux chez les hommes que chez les femmes ; les auteurs sont des spécialistes des troubles relevant du spectre de l'autisme… Cela contextualise le sujet, le vulgarise aussi. Certaines notions méritent d'être clarifiées.
Sophie Dachez connaît bien, sans aucun doute, le fait de vivre en se sentant différente. C'est un peu son histoire qu'elle raconte à travers le personnage de Marguerite, une jeune femme jolie, vive et intelligente qui vit en couple et travaille dans une grande entreprise tout en se sentant en permanence en décalage vis à vis de son entourage et de son environnement. Pour sauver les apparences, elle a besoin de préserver une sorte de cocon, fait de rituels, de manies, d'isolement volontaire…
J'ai été très sensible au graphisme épuré, aux contours noirs, à une forme de monochromie parsemée de couleurs franches (des baskets rouges, par exemple) ; la palette évolue au fur et à mesure de la prise de conscience de l'héroïne, de la pose du diagnostic, de l'acceptation d'une différence invisible pour les yeux mais abordable par le coeur.
Le scénario nous parle du roman graphique que nous sommes en train de lire dans une mise en abyme de trois ans.

Je recommande cette mise en lumière dans laquelle les « aspies » se reconnaitront.
J'ai adoré son côté factuel, sans pathos ; c'est pédagogique sans pédantisme et, si au départ, l'histoire est élaborée autour d'une forme particulière d'autisme, je pense qu'elle illustre également d'autres différences, telle l'hypersensibilité…
Une belle découverte !

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