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EAN : 9782756072678
96 pages
Delcourt (01/09/2016)
4.26/5   1429 notes
Résumé :
Marguerite a 27 ans, en apparence rien ne la distingue des autres. Elle est jolie, vive et intelligente. Elle travaille dans une grande entreprise et vit en couple. Pourtant, elle est différente.
Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (384) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 1429 notes
À 27 ans, Marguerite est une jeune femme tout à fait comme les autres. Elle aime les journées ensoleillées, son chien et ses chats, le chocolat, la cuisine végétarienne, travaille dans une grande entreprise et vit en couple avec Florian. D'apparence donc, elle ne se distingue pas des autres femmes de son âge. Mais, au fond d'elle-même, elle se sent différente. Elle ne supporte pas le bruit, sort peu, au grand dam de son ami qui peine à l'emmener avec lui, n'arrive pas vraiment à discuter avec les autres, préfère être seule avec ses chats et a de nombreuses manies, comme celle, par exemple, d'emprunter toujours le même chemin pour se rendre à son travail, tête baissée et à toute vitesse. Marguerite ne le sait pas encore mais elle est atteinte du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme. Une différence invisible aux yeux de son entourage...

Julie Dachez, sous les traits de Marguerite, nous livre un témoignage poignant, intelligent et saisissant sur le syndrome d'Asperger. Diagnostiquée seulement à 27 ans et ce, malgré les médecins qu'elle a pu consulter jusqu'à ce jour, l'auteure raconte avec sincérité et émotion son parcours et son combat au quotidien, notamment les efforts qu'elle doit fournir pour discuter avec un collègue, choisir des vêtements qui soient le plus doux possible, dormir dans le même lit que son conjoint ou partir en week-end. Des scènes somme toutes banales pour quiconque. Une fois le diagnostic posé, elle a enfin pu mettre des mots sur ses maux et a pu chercher à savoir qui elle est vraiment, s'harmoniser avec ce qu'elle est au fond d'elle-même. Loin de se culpabiliser, elle a mis en ligne des vidéos afin de vulgariser le syndrome d'Asperger. Grâce à Mademoiselle Caroline, au dessin, et Fabienne Vaslet, inspiratrice du projet, elle a mis en image son expérience. Graphiquement, le trait est léger et encré, la dessinatrice injecte habilement les différentes couleurs, passant du monochrome au chatoyant, suivant l'état d'esprit de Marguerite.
Un album émouvant, didactique et enrichissant. Un album qui, on l'espère, permettra de réduire l'errance diagnostique, les doutes et le désarroi des personnes concernées ou proches.
En bonus, un petit mémento, simple et bienvenu, sur l'autisme.
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Le syndrome d'asperger est une forme d'autisme légère, sans retard de langage ni déficience intellectuelle. Par conséquent, c'est un syndrome qui peut passer totalement inaperçu au point que même les personnes qui en sont atteintes l'ignorent parfois.
L'auteur de cette bande dessinée, dessinée sous les traits de Marguerite, 27 ans, atteinte par ce syndrome, a voulu nous raconter son quotidien, ses angoisses, ses passions et son mal-être dans certaines situations professionnelles ou personnelles qui l'obligent à entretenir des relations sociales.
Longtemps elle s'est sentie différente, inférieure aux autres, sans savoir pourquoi.
Elle avait pourtant été vue par de nombreux médecins des années plus tôt mais sans qu'un diagnostic ait pu être établi.
C'est donc avec soulagement qu'elle accueille le diagnostic, cela sera pour elle une sorte de reconnaissance et de renaissance.
Cette bande dessinée est passionnante à bien des égards, elle m'a permis de mieux connaître les particularités de ce syndrome et de découvrir l'univers d'une personne attachante bien que peu portée sur les interactions sociales.
J'ai été émue mais pas vraiment étonnée de voir que tous les handicapés ne sont pas perçus de la même façon, comme s'il y avait des degrés d'acceptation différents selon le type de handicap.
Cet album montre bien le peu de connaissances que nous avons réellement des différentes formes d'autisme en France, et cela concerne visiblement autant les professionnels que les profanes.
Le jeu des couleurs est très judicieux, la couleur rouge met en évidence ce qui pose problème à Marguerite au quotidien (les bruits incessants par exemple), mais peu à peu, la couleur va prendre le pas sur le gris et va nous montrer comment elle trouve sa place en s'intégrant doucement au décor et à la vie.
Une bande dessinée fine, sensible et intelligente avec en prime de tendres dessins.
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Marguerite est une jeune femme qui a apparemment tout pour être heureuse : un travail, un appartement, un copain, Florian, un chien et deux chats. Elle est intelligente et jolie. Mais quelque chose ne va pas dans sa vie : elle n'apprécie pas les apéros ou les dîners avec les « potes » de son copain – elle-même n'a pas d'amis –, les bavardages entre collègues autour de la machine à café. le moindre bruit l'agresse, tout comme la lumière trop vive ou encore les vêtements « qui grattent ». Elle a des rituels immuables, se lève toujours à la même heure, fait les choses dans le même ordre, prend le même chemin pour se rendre à son travail. le moindre imprévu, si petit soit-il, l'angoisse. C'est seulement à 27 ans qu'elle va enfin comprendre pourquoi elle est ainsi. ● J'ai adoré cette bd qui montre bien les affres quotidiennes des personnes Asperger. Leur entourage ne les comprend pas. Ce que les gens aiment faire, en général, notamment se retrouver entre amis pour boire un verre ou partager un repas, est pour eux une torture. Ainsi Marguerite se fait traiter de « boulet ». ● Mais le pire c'est que les médecins ou psy en France (qui a un retard important dans ce domaine) ne connaissent pas cette pathologie et ne savent donc pas la reconnaître. On dit à ces personnes de « s'ouvrir aux autres » alors que c'est ce qui les effraie le plus. ● Les dessins sont très beaux et conviennent particulièrement bien au sujet, notamment l'utilisation des couleurs. ● Julie Dachez ne cache pas que c'est sa propre histoire qu'elle raconte, et on sent bien que les situations ont été vécues. ● Cette bd permet de faire connaître le syndrome d'Asperger, ce qui est utile à la fois pour ceux qui n'ont pas encore été diagnostiqués mais aussi pour les personnes « neurotypiques », afin qu'ils comprennent mieux certaines personnes qui leur paraissent bizarres et asociales. ● Un album plein de sensibilité que je conseille vivement.
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GROS COUP DE COeUR ROMAN GRAPHIQUE

Le témoignage poignant de Julie Dachez qui découvre sa « différence » à l'âge de 27 ans ... autiste Asperger ...

27 longues années à vivre comme « en-dehors », plus spectatrice qu'actrice de sa vie.
27 longues année à tenter, si vainement, de rentrer dans ce moule, cette absurde conformité !

C'est un parcours de vie compliqué.
C'est ce sentiment étrange et oppressant d'être différente des autres ; de jouer un rôle pour répondre à la normalité environnante.
Il n'y a pas de pathos mais simplement une immersion dans le quotidien de Marguerite (alias Julie).
Un quotidien rythmé au millimètre près, à la seconde près.
Un quotidien si fatigant, un combat perpétuel.
Quand il est si difficile de s'adapter aux
codes sociaux qui ne sont pas les vôtres.

Ce roman graphique, c'est aussi le fruit d'une rencontre avec l'illustratrice Mademoiselle Caroline qui a donné vie à cette histoire par des dessins aux traits doux et des couleurs vives pour ces émotions qui, parfois, débordent un peu trop ...

Alors voilà, cette « différence invisible », je la connais bien. Je la côtoie tous les jours, depuis quatre mois maintenant. Quatre mois que j'accompagne deux jeunes-hommes de 16 et 19 ans porteurs de troubles autistiques. J'ai appris, comme on dit « sur le tas ». Beaucoup d'observations au début et petit à petit, par la confiance réciproque, nous apprenons ensemble : je les accompagne et eux m'enrichissent tellement humainement ...

Mes derniers mots seront pour vous, Julie : merci pour ce beau témoignage ! Et toutes mes félicitations pour votre parcours.

À vous lecteurs(trices) je ne vous pose pas la question cette fois-ci, à savoir si vous êtes tenté ... NON ! je vous dis simplement : LISEZ-LE !
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Je voudrais vous parler de Marguerite. Son histoire ordinaire nous est racontée dans une BD merveilleuse et insolite, La Différence Invisible. L'auteure, alias Marguerite, la narratrice, se nomme Julie Dachez. Marguerite a 27 ans. " Elle aime les animaux, les journaux ensoleillés, le chocolat, la cuisine végétarienne, son petit chien et le ronronnement de ses chats ".
Marguerite vit dans un monde qui lui est hostile. Se déplacer dans la vie est fait de rituels. Chaque jour, elle doit appréhender ce monde par ces rituels pour aller au travail puis revenir vers chez elle, son monde à elle, son cocon. La routine rassure Marguerite : passer devant sa librairie, puis sa boulangerie, les rues, les escaliers, jusqu'à parvenir à son bureau...On dirait le Petit Poucet qui sème des petits cailloux pour s'assurer de retrouver son chemin. C'est un peu cela, à la différence près que Marguerite jette carrément des grosses pierres devant elle pour sauter dessus à pieds joints et tracer un chemin qui lui évite d'aller dans des zones qui lui paraissent hostiles, c'est-à-dire totalement inconnues de son monde, là où elle n'a aucun repère.
Son environnement est parfois fait de bruits. Chaque fois que Marguerite ressent une peur panique, le paysage autour d'elle devient rouge, tout devient rouge, les mots, les bruits autour d'elle, des situations parfois particulières.
Marguerite est naïve, prend tout au premier degré. Ses collègues de travail s'en étonnent, ironisent. Ses amis aussi, jusqu'à son compagnon Florian. Peu à peu, nous voyons le fossé se creuser entre Marguerite et les autres. On lui parle à chaque instant de ce qu'il faut faire, ce qu'on fait dans la vraie vie, quand on est normale... Au fond, c'est quoi une vie normale ?
Marguerite déteste les imprévus. Chaque imprévu est un cauchemar qui fait irruption dans son cadre de vie réglé comme du papier à musique. Seul, son cocon, c'est-à-dire un appartement fait de chats et de silence, la sécurise.
L'enfer n'est pas qu'au travail. Les invitations chez les amis sont aussi un supplice. Il y a justement une scène décrite merveilleusement où le personnage de Marguerite, vissé sur le canapé s'efface peu à peu du paysage des convives qui parlent fort et dansent : tandis que la scène qui l'entoure vite petit à petit au rouge vif, Marguerite devient invisible.
Marguerite en a marre d'être jugée en permanence. Pourquoi essayer de faire comme les autres ? Au fond d'elle, Marguerite sait qu'elle vaut la peine d'être aimée pour de vrai. Dans ces conditions, comment continuer à se faire confiance, à croire en soi, à se dire que tout va bien ?
Un jour Marguerite décide de chercher les réponses qui lui manquent, pour expliquer son mal-être. Elle va sur Internet. Elle découvre le syndrome d'Asperge, qui est une forme particulière d'autisme. C'est comme une joie de pouvoir enfin mettre un nom sur son état. Elle pense enfin avoir trouvé la clef. Pourtant il y a encore quelques obstacles à son chemin et elle va les franchir un à un... Mais je ne vous en dit pas plus...
J'ai adoré cette BD. Le titre m'a longtemps intrigué. En refermant le livre, je me suis dit qu'il y avait plusieurs façons de le comprendre. La différence invisible, c'est tout d'abord une façon de présenter un monde, un environnement qui n'accepte pas la différence, en cherchant justement à l'effacer. Mais la démarche de Marguerite est aussi de rendre sa différence acceptable, donc d'une certaine manière invisible en permettant que cette différence puisse faire partie à part entière de notre société. Enfin, la différence invisible, c'est aussi cette manière que Marguerite a de disparaître dans un paysage qui lui est hostile...
Dans cette BD, il y a parfois aussi de l'humour. Par exemple, l'entretien avec la directrice RH est un petit bijou...
Le récit est inspiré de la véritable histoire de l'auteure Julie Dachez et sa rencontre avec la libraire-illustratrice Mademoiselle Caroline, va lui permettre de donner corps à son histoire. J'ai refermé cette BD touché par l'intelligence et la sensibilité de ce ce témoignage, avec quelque chose au ventre qui vibrait. C'est fou comment une BD peut faire trembler les yeux, le cœur, nos vies quoi...
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critiques presse (7)
Culturebox
26 janvier 2017
La BD qui sort l’autisme Asperger de sa bulle
Lire la critique sur le site : Culturebox
ActuaBD
02 janvier 2017
Superbe portrait doublé d'un magistral guide de cette forme méconnue de trouble psychologique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
11 octobre 2016
L’album fourmille d’astuces graphiques pour rendre l’oppression du bruit ou l’épuisement généré par les interactions sociales. La justesse des dialogues sert parfaitement les situations du quotidien.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaFabriqueaBulles
11 octobre 2016
Un bon support pour parler de l’autisme autrement, auprès de tous les publics. Afin de rendre visible l’invisible.
Lire la critique sur le site : LaFabriqueaBulles
BDGest
27 septembre 2016
Didactique et ludique, l’album donne à découvrir le quotidien et les codes d'un univers qui finalement se révèle plein de couleurs.
Lire la critique sur le site : BDGest
Telerama
07 septembre 2016
En jouant habilement avec la typographie, les couleurs et les cases, la dessinatrice a insufflé ce qu'il faut de rythme et d'émotion pour transformer ce riche témoignage en une histoire passionnante.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDZoom
06 septembre 2016
Cette tranche de vie, habilement racontée et mise en images, devrait aussi aider les proches — ou même les professionnels — à mieux comprendre les particularités de fonctionnement de ces personnes touchées par un syndrome qui touche, cependant, plus fréquemment les hommes.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Votre différence ne fait pas partie du problème, mais de la solution.
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- Allô ? Florian ? Ça y est. Je suis sortie...
- Alors ?
- Alors c'est officiel. JE SUIS ASPERGER.
- Tu m'étonnes...
- Je suis super contente !
- Oui, enfin... t'es quand même autiste, hein !
(...)
- Champagne !!!
- Eh ben... ça doit vraiment être une bonne nouvelle...
- Mais oui ! C'est normal que je sois "anormale"... c'est génial !
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C'est à vous que je souhaite dédier cette BD. Vous, les déviants. Les "trop comme ceci" ou les "pas assez comme cela". Vous qui, par votre simple existence, transgressez les normes établies. Vous qui êtes un pied de nez au diktat de la "normalité".
Il n'y a rien à guérir chez vous, rien à changer. Votre rôle n'est pas de rentrer dans un moule, mais plutôt d'aider les autres - tous les autres - à sortir de celui dans lequel ils sont enfermés. Vous n'êtes pas là pour suivre une voie pré-établie mais, à l'inverse, pour emprunter votre propre chemin, et inviter ceux qui vous entourent à sortir des sentiers battus.
En embrassant votre identité profonde, en vous réconciliant avec votre singularité, vous devenez un exemple à suivre. Vous avez donc le pouvoir de faire voler en éclats ce carcan normatif qui nous étouffe tous et nous empêche de vivre ensemble dans le respect et la tolérance.
Votre différence ne fait pas partie du problème, mais de la solution.
C'est un remède à notre société, malade de la normalité.
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- Salut chouchou. Ça va ? Il y a un apéro chez mes potes ce soir. Hein ! Tu te souviens ?
- Oui. Mais je ne resterai pas longtemps.
- Et voilà. Tu vas encore être la première à partir. C'est vraiment pas drôle pour moi, tu sais...
- Pour moi non plus...
Commenter  J’apprécie          250
L'autisme n'est pas une maladie, c'est une condition neurodéveloppementale.
Certains symptômes peuvent s'atténuer avec le temps, d'autres s'accentuer.
Les apprentissages sont possibles, la scolarisation des enfants est indispensable.
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Vidéo de Julie Dachez
A partir du roman "Nous les filles de nulle part" d'Amy Reed, je vous invite à découvrir un sujet peu présent dans la littérature : l'autisme au féminin ! Et plus spécifiquement du syndrome d'Asperger. Pourquoi, d'ailleurs, y aurait-il un "autisme au féminin" ? Je vous explique tout ça, à partir du travail et de l’œuvre de Julie Dachez ! C'est parti ?
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