ELLE
E, ombre et lumière, rouge, bleu, vert : voyelle *
Disparue, j’écrirai votre beau chatoiement ;
E, sombre dentelle des anciens testaments
Ne léguant rien qu’une encre noire originelle.
Ténèbres : E, lumière de l’éden perdu,
Rires d’enfants, reine blanche, repos des cendres ;
E, vermeil, veines fendues, fleur des lèvres tendres
En les feux des ires et liqueurs défendues ;
E, cercle entrouvert qu’une ligne plane entame,
Genèse, mer semée d’étoiles, lettre femme,
Orne le verbe et sacre l’être délicieux ;
E accent grave, plein de saveur et de sève,
Velours émeraude des Forêts et des Rêves :
E muet en écho – epsilon silencieux.
D’après l’auteur de « voyelle »,
En l’attente de votre naissance…
* Le sonnet « Voyelles » d’Arthur Rimbaud revisité par //Jérémie Bennequin.