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Critique de boubou10588
Quand tout menace, c'est ce temps après l'orage, ce temps de l'incertain. Va-t-il pleuvoir à nouveau, ou l'embellie arrive-t-elle enfin ?
Peu de livres m'ont autant ramenée en enfance que ce roman. Je sens l'odeur des champs, la tiédeur du foyer, les flaques dans lequel se reflètent les nuages, ces détails microscopiques qui tapissent la fourrure des animaux, la flore alentour. Car l'auteur parvient avec talent à se mettre à la hauteur de l'enfant, à décrire ses sensations comme si nous les vivions. La langueur du lit lors de la sieste, la fascination devant tout (la nature, la poussière), l'empathie avec les animaux, le temps qui s'étire. le désoeuvrement, mais ce désoeuvrement heureux, cet ennui qui fertilise l'esprit. Et aussi ces adultes qui comprennent si peu, qui n'ont pas la même grille de lecture, et qui sont bien désemparés devant ce torrent d'énergie. Car Manon n'est pas une fillette comme les autres…
Et à partir de son cas particulier, c'est toute la fragilité de l'enfance que Florence Dalbes-Gleyzes nous croque. Avec tendresse, délicatesse et pudeur, elle soulève les plis d'un monde ambivalent pour que l'on puisse l'observer. Cruels parfois, curieux souvent, imprudents, les petits dépeints sont d'un réalisme déconcertant. Mais les adultes ne sont pas en reste. La mère dépassée, le grand-père aimant, la voisine préceptrice de fortune, ils essaient de bien faire, mais déplore le manque « d'adaptabilité » de Manon. C'est l'un des messages forts du roman. On assiste à la rigidité du système scolaire face aux élèves hors normes, mais aussi de toute une famille (choisie ou non) qui ne sait pas comment appréhender la fillette.
Une autre des forces du roman, c'est celle de nous faire comprendre, sans dire les choses. C'est rare, et c'est ce qui fait que l'on médite encore sur certaines scènes après la lecture. Beaucoup de scènes sont équivoques, comme le titre. Rien n'est manichéen. Tous les personnages résonnent en moi, et j'ai l'impression de les connaître, de les avoir déjà croisés. C'est un livre, comme ces étés d'enfance qu'on souhaite qu'ils ne finissent pas.
Bref, vous l'aurez compris, c'est un gros coup de coeur pour moi ; je vous le conseille vivement, car entre la belle prose de l'auteur et l'histoire, très touchante, vous ne pouvez qu'être emporté.
Peu de livres m'ont autant ramenée en enfance que ce roman. Je sens l'odeur des champs, la tiédeur du foyer, les flaques dans lequel se reflètent les nuages, ces détails microscopiques qui tapissent la fourrure des animaux, la flore alentour. Car l'auteur parvient avec talent à se mettre à la hauteur de l'enfant, à décrire ses sensations comme si nous les vivions. La langueur du lit lors de la sieste, la fascination devant tout (la nature, la poussière), l'empathie avec les animaux, le temps qui s'étire. le désoeuvrement, mais ce désoeuvrement heureux, cet ennui qui fertilise l'esprit. Et aussi ces adultes qui comprennent si peu, qui n'ont pas la même grille de lecture, et qui sont bien désemparés devant ce torrent d'énergie. Car Manon n'est pas une fillette comme les autres…
Et à partir de son cas particulier, c'est toute la fragilité de l'enfance que Florence Dalbes-Gleyzes nous croque. Avec tendresse, délicatesse et pudeur, elle soulève les plis d'un monde ambivalent pour que l'on puisse l'observer. Cruels parfois, curieux souvent, imprudents, les petits dépeints sont d'un réalisme déconcertant. Mais les adultes ne sont pas en reste. La mère dépassée, le grand-père aimant, la voisine préceptrice de fortune, ils essaient de bien faire, mais déplore le manque « d'adaptabilité » de Manon. C'est l'un des messages forts du roman. On assiste à la rigidité du système scolaire face aux élèves hors normes, mais aussi de toute une famille (choisie ou non) qui ne sait pas comment appréhender la fillette.
Une autre des forces du roman, c'est celle de nous faire comprendre, sans dire les choses. C'est rare, et c'est ce qui fait que l'on médite encore sur certaines scènes après la lecture. Beaucoup de scènes sont équivoques, comme le titre. Rien n'est manichéen. Tous les personnages résonnent en moi, et j'ai l'impression de les connaître, de les avoir déjà croisés. C'est un livre, comme ces étés d'enfance qu'on souhaite qu'ils ne finissent pas.
Bref, vous l'aurez compris, c'est un gros coup de coeur pour moi ; je vous le conseille vivement, car entre la belle prose de l'auteur et l'histoire, très touchante, vous ne pouvez qu'être emporté.
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