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Critique de deashelle


"Quel est le secret d'Anita Beauthier ? Rien ne la prédestinait à rencontrer Noureddine, élève en difficulté dans une école de la ville ni à lier avec lui une relation faite de crainte et de tendresse. Rien ne laissait penser non plus que Simon, beau-frère d'Anita, homme solitaire et taciturne, rencontrerait Nathalie, la voisine, trahie par son mari. Histoire d'un bonheur est le récit de ces rencontres improbables, porteuses de vraies questions : qu'est-ce que le bonheur ? Et comment se libérer des conventions d'une vie toute tracée pour découvrir, peut-être, son propre chemin ?" C'est ce que dit le quatrième de couverture.

Oui mais encore ! Geneviève Damas joue les magiciennes de l'écriture pour d'abord nous faire rencontrer des individus improbables. Tout d'abord, Anita buvant son thé au jasmin, qui au bout de quelques pages sonne « zarbi », entendez bizarre. Plus qu'une page d'anthologie: son caquetage - une vraie logorrhée qui fait un cinquième du livre - fait penser qu'elle est peut-être shootée à quelque chose, ou qu'elle a du se vacciner par la parole pour se protéger de l'indifférence du monde. Elle a développé un monde imaginaire de certitudes et le comportement conditionné de la femme plus que parfaite. Une maison bourgeoise impeccable, un jardin comme un parc, des enfants irréprochables (sauf que..), un mari dévoué (sauf que…), bref, une vie sauve-qui-peut ! Et c'est ce qu'elle va faire à son insu! La vie va l'embarquer dans une aventure insolite…
Puis tout est une question de Rencontres improbables, toutes plus salvatrices, les unes que les autres.

La rencontre langagière n'est pas en reste. le langage de la rue est infusé à doses de plus en plus intenses dans l'oeuvre littéraire. Question de remettre les pendules à l'heure et éviter les fossés générationnels. C'est entièrement réussi et parfaitement succulent. C'est comme la première fois que l'on boit du jus de pamplemousse, on ajoute des tonnes de sucre et puis on aime et pas seulement le sucre ! On en redemande même. Et Geneviève Damas est passée maître en cocktails linguistiques avec grande distinction !
Autour d'Anita s'est soudain générée une famille inattendue, faite de mauvaises herbes mais combien essentielles. Leurs vertus médicinales s'appellent le regard, l'écoute, la caresse, le geste attendri, la révolte, la colère, la consolation, l'ouverture vers l'autre. Font partie de ce monde nouveau, celui que la vie a piétiné à tout âge et en tout lieu, ceux que l'on regarde en transparence ou avec le filtre de la peur, les insignifiants qui existent quand même...

On vous prévient, la fin est triste, on l'espérait autre mais il y a des ravages qui sont impossible à régénérer! Sauf que…
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