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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour vous souhaiter un joyeux Noël, j'ai suivi l'avis de @livressedesbulles et je vous invite, comme lui, à découvrir ce beau conte oriental, un récit populaire de la culture persane revisité par Yann Damezin.

Ce qui frappe tout d'abord, avant même d'entrer dans l'histoire, c'est la beauté. Quel autre mot utiliser pour décrire le travail enchanteur de l'artiste, évidemment très inspiré de l'Orient, les couleurs chatoyantes, les créatures animales ou magiques, les arabesques... le tout à l'encre, à la gouache ou à l'aquarelle, une oeuvre sidérante de précision, d'évocation ou chaque page est un tableau.

Le récit est plus ou moins connu, pendant de notre Tristan et Yseult, et les versions sont nombreuses. Là encore, Yann Damezin impressionne en choisissant de réécrire une version en alexandrins. Il nous offre un poème d'amour, celui d'un homme devenu fou de ne pouvoir aimer celle qu'il chérit, celui d'une femme aimée qui subit le choix de son père...

C'est un final moderne et surprenant que choisit Yann Damezin, retournant les clichés des contes tragiques d'amour impossible. Après 180 pages à en prendre plein les yeux, un lexique bienvenu permet de mieux comprendre certains termes empruntés à la culture persane.

Je n'avais rien de plus beau à vous proposer en ce jour de Noël. Si sous le sapin, tu as eu, comme moi, une carte cadeau , pense à ce magnifique album !
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Dans cette magnifique histoire persane classique et romantique intitulée "Majnoun et Leïli - Chants d'outre tombe," Yann Damezin réalise une adaptation libre et poétique en bande dessinée. Cet ouvrage est une véritable merveille de poésie et de graphisme, transportant instantanément le lecteur en Orient grâce à son texte et ses dessins raffinés.

L'histoire, qui remonte au VIIe siècle, raconte l'amour tragique entre Qays ibn al-Mullawwah, le poète bédouin, et Layla al-Amiriyya. Malheureusement, comme bien des histoires d'amour, elle se termine mal pour les amants.


L'auteur relève le défi audacieux d'écrire toute une bande dessinée en alexandrins, créant ainsi une réussite à la fois graphique et littéraire en 176 pages.


Le graphisme m'a profondément enchanté ; chaque page est une oeuvre d'art à contempler. Cette bande dessinée est indéniablement somptueuse. Cependant, je dois avouer que je n'ai pas réussi à m'immerger pleinement dans l'histoire en raison de son caractère excessivement poétique, fantasque et métaphorique.

Un ouvrage à savourer, un véritable bijou à explorer pour les amateurs de poésie et d'art oriental.
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Après Concerto pour main gauche autour de la vie du pianiste autrichien Paul Wittgenstein, Yann Damezin s'est lancé dans l'adaptation graphique de l'un des plus célèbres contes d'amour orientaux. Aux accents profondément poétiques et oniriques, Majnoun et Leïli, chants d'outre-tombe publié aux éditions La Boîte à bulles, s'inscrit dans une coutume orale et ancestrale aujourd'hui brillamment esquissée sur papier et accessoirement Prix Orange de la BD 2023.

Qaïs et Leïli s'aiment passionnément. Alors que cet amour s'accroit de jour en jour, le jeune homme se met à le chanter continuellement, laissant s'échapper les plus beaux vers que l'on ait pu entendre. Il commence alors à se faire surnommer « Majnoun« , le fou, pour oser déclamer ainsi cet amour furieux qui l'enflamme. Cette réputation, qui ne plaît guère au père de Leïli, pousse le patriarche à interdire formellement aux amants de se voir et de se marier. Majnoun et Leïli dépérissent à petit feu, si bien que le père de la jeune fille décide de la marier de force à un autre homme pour apaiser son coeur. Assistant à l'horreur de cette scène, l'amant esseulé périt de tristesse tandis que Leïli impose à son nouveau mari les règles strictes de leur union : jamais ce dernier ne la touchera car son coeur appartient à un autre. Depuis le monde souterrain, Majnoun n'attend plus qu'une seule chose : que Leïli cède au désir de se laisser mourir pour le retrouver.

L'histoire de Majnoun et Leïli, que l'on peut également trouver orthographiée Leyli et Majnûn – initialement retranscrite pour la première fois par Abûl-Faraj al-Isfahânî dans son Livre des chants, a été reprise par de nombreux poètes perses et indiens. Pour ne pas les nommer : Jâmi (1414-1492), Amir Khosrow Dehlavi (1253-1325) ou encore Nezâmi (1141-1209) qui s'éloigne quant à lui davantage du mythe initial. S'imprégnant de cette anthologie, Yann Damezin crayonne le conte sous des coloris chatoyants, des formes psychédéliques mêlant le style pictural persan et ses miniatures à l'univers onirique, mystique et surnaturel que l'on retrouve particulièrement dans la version du poète Jâmi. Les amants évoluent entre deux mondes, tous deux représentés par de minutieux détails qui semblent faire oublier l'espace d'un instant le malheur qui les guette.

A lire la bande dessinée au fil des vers dont elle est sans cesse ornée, il est bien difficile de ne pas penser à Roméo et Juliette lorsque les conflits familiaux sont évoqués ou encore au lai du Chèvrefeuille de Marie de France lorsque Leïli laisse dans le désert de nombreux effets personnels pour Majnoun afin que le lien ne soit pas rompu. Tout concorde pour recréer l'histoire des histoires d'amour, impérissable par ses émotions contrariées et les séparations obligées. L'auteur lyonnais dissémine dans toutes les courbes de ses traits le lyrisme et la tragédie dont est empreint le conte initial si bien que l'on se passerait presque de mots pour le lire.

Bien au-delà de l'aspect amoureux, c'est également l'histoire de l'émancipation d'une femme qui choisit la solitude plus que les siens dans une société durement patriarcale. Si Majnoun peut exprimer son amour par le chant et les vers, Leïli doit réprimer chacune de ses émotions car la pudeur est de mise. Dans la douleur et le sacrifice, elle devient une ermite du désert, figure de liberté dans la vie quand Majnoun ne l'est pas dans la mort. « Pourquoi les cieux n'ont-ils pitié de l'innocence ? » peut-on lire, assurément parce que les fins heureuses n'ont jamais le charme de la passion en proie à l'inaccessible.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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Majnoun, le fou d'amour et Leïli se connaissent depuis l'enfance. Au fil des ans leur amour c'est fait plus fort, plus grand. Mais la folie douce qui s'est emparée d'un Majnoun amoureux ne peut pas plaire au père de Leïli. Celui-ci décide de séparer les amoureux et Majnoun s'enfuit loin de celle pour qui il brûle d'amour, dans les forêts profondes et les déserts brûlants, et s'y laisse mourir.
Aidé par les animaux, Il va survivre à cette épreuve. Mais l'union de Leïli avec un autre homme aura raison à la fois de sa raison et de sa vie.
De ce jour, depuis les profondeurs des entrailles de la terre, la voix de Majnoun tente de faire comprendre à Leïli qu'elle doit le rejoindre et mourir pour et avec lui.

Mais comment un homme amoureux peut-il exiger autant de celle qu'il aime. Et qu'elle est grande la différence de jugement de ceux qui voient un homme ou une femme amoureux. Si l'attitude de l'homme est valeureuse celle de la femme est folie. Si l'homme est applaudit la femme est conspuée. Si la femme amoureuse accepte que l'homme vive, l'homme quant à lui exige qu'elle le suive dans la mort.
L'auteur a su mette en avant ces différences de jugement et le rôle qui est attribué à chacun, le manque de liberté de la femme, sa soumission et tout ce que certaines cultures exigent d'elles.

Le graphisme est superbe, très inhabituel, avec des dessins d'une densité rare. Coloré parfois sombre ou très lumineux, il est mis en valeur par le format et le papier utilisés pour éditer ce conte des mille et une nuits à la sauce moderniste. C'est tout à fait déroutant, surprenant et somptueux à la fois.

https://domiclire.wordpress.com/2023/11/15/majnoun-et-leili-chants-doutre-tombe-yann-damezin/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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J'ai déjà publié une critique sur "Medjnoûn et Leïla" de Jâmi, alors je n'ai plus grand chose à ajouter sur l'histoire.
Sur le dessin, le sens du détail et des couleurs est incroyable et, même si ce sont des représentations qui nous sont esthétiquement moins accessibles (dirons-nous) en Occident, le tout est plaisant.
Enfin, je pense que pour pleinement apprécier ce travail, il faut au préalable connaître ce poème, dans une version ou une autre, afin de se laisser porter plus aisément.
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