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Critique de Lison50


Non, il ne s'agit pas ici du mariage pour tous, nous sommes en 1990, ce n'est pas à l'ordre du jour. Sous ce titre un peu racoleur se cache cependant le récit d'une histoire d'amour entre deux hommes, ou plutôt, comme l'annonce le sous-titre, une histoire d'amitié avancée : si Léon, le comédien raté, l'homme de main, le confident, aime, admire, vénère Boris, le dramaturge et comédien beau, talentueux, génial, il n'existe pas d'attirance physique entre eux et les deux ne se privent pas d'honorer les dames.

Les personnages de Frédéric Dard, souvent hors normes, sont ici monstrueux et terriblement antipathiques : Boris est égoïste, cynique, il humilie ses comédiens et largue sa femme de la façon la plus odieuse. Léon, lui, commet quelques exactions, s'occupe avec détachement de sa femme devenue légume après un accident de voiture, n'intervient pas lors d'un suicide, viole sa jeune belle-sœur et veille à garder sa place privilégiée auprès de son idole. Quant à la belle-sœur en question, farouchement déterminée à séduire Boris, elle n'a rien à envier aux deux hommes.

Paru un an après «La vieille qui marchait dans la mer», «Le mari de Léon» partage avec le premier la signature trompeuse de San Antonio. Or, nous ne sommes pas du tout dans l'univers cocasse et rabelaisien des Sana. Nous sommes sur l'autre versant, côté ombre, de la personnalité de l'auteur : voilà un roman d'une grande noirceur, totalement désespéré, aux personnages ignobles. Oh, bien sûr, on reconnaît la patte de l'auteur, des réflexions profondes, de la tendresse (un peu) et un style qui tient la route. Quelques passages charnels chers à Frédéric Dard ponctuent le récit, mais sans la truculence des Sana, ils sont malheureusement teintés d'une vulgarité mâtinée de machisme.
Curieusement, je n'ai pas détesté ce bouquin et j'ai eu envie de savoir où l'auteur voulait en venir, mais décidément, et vous l'aurez compris, je préfère le petit monde du commissaire !
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