Je suis parfaitement capable de me débrouiller seule, mais la simple idée de le perdre me fend le cœur. Le fait de l’imaginer loin de moi me fait mal. Je n’ai pas besoin de lui. Il ne me complète pas, parce que je suis déjà une personne à part entière. Et pourtant, une partie de moi est mêlée à lui et l’idée de vivre le reste de ma vie sans lui me rend profondément triste… et me donne froid, un peu comme s’il me transmettait sa chaleur.
- Le Limerence, dit-il après un long silence. Vous savez ce que c’est ?
- Non.
- C’est une obsession amoureuse. Un état d’esprit qui va au-delà de l’amour et relève du fantasme, c’est un sentiment assez… dangereux. C’est quand on ne peut pas vivre sans quelqu’un, un besoin incontrôlable.
La normalité ce n'est rien d'autre qu'une forme de folie, mais pratiquée par la majorité.
À mes yeux, il était le Ciel et la Terre, il était mon sauveur. J'ai ensuite vite appris à mes dépens qu'il était le diable personnifié, ce dont j'aurais dû me douter, si on y réfléchit bien : on dit toujours que le diable est beau.
Cela dit, je n’aime pas vraiment laisser la justice faire mon boulot. Il se trouve que j’aime me salir les mains, et j’aime régler mes problèmes moi-même.
Malheureusement, les gens n’écoutent plus vraiment ce qu’on leur dit, non… Ils font acte de présence et attendent simplement que les autres se taisent pour pouvoir enfin parler à leur tour. Il n’y a plus de réel échange, juste des va-et-vient qui ne mènent nulle part, puisque personne ne se soucie vraiment de ce que dit l’autre.