Tintin est né coiffé, la mèche pendant sur le front rond ; il faudra l'effet de la vitesse en automobile, sur la route des Soviets, pour que celle-ci rebique en houppette et y demeure, roide sans apparente gomina, sa signature même. Son vestiaire est des plus simples : un pantalon golf (à la mode dans les années 1920, abandonné chez les Picaros pour un jean rougeâtre) et une veste à martingale marron, un pull ras du cou bleu ciel et un trench-coat qui lui durera quasiment toute la vie. Mais il ne déteste pas de déguiser (en moujik, en cow-boy, en Chinois, en Ecossais, en Bédouin, en Inca, etc.) au gré de ses vingt-trois aventures et demie autour du globe.
Est-il vraiment journaliste ? On ne le voit jamais écrire un article et il se fiche de ses notes de frais comme de colin-tampon...
C'est une presse en grand deuil qui annonce dans le monde entier la disparition d'Hergé, le 3 mars 1983. Mais sa précieuse mémoire s'est immortalisée dans les étoiles : en 1982, pour le soixante-quinzième et ultime anniversaire de Georges Remi, la Société belge d'Astronomie a donné le nom d'Hergé à une planète de quinze kilomètres de diamètre qui gravite quelque part entre Mars et Jupiter.