Réconcilier l'homme et l'animal

L'animal, lui, n'outrepasse jamais son rang ; il a mûri au fil du temps, s'est adapté juste comme il faut pour vivre honnêtement son histoire de bête, de façon pérenne, sans ambitions démesurées ni outils extravagants. L'animal, décrié, méprisé, n'est-il pas rassurant, en quelques points un modèle à suivre ?

Certains hommes politiques semblent en prendre conscience ; d'autres négligent ou méprisent cette souffrance animale qui, pourtant peut être miroir de celle des hommes.

Être généreux n'est pas seulement donner, c'est aussi chercher à se mettre à la place de l'autre.

Il n'y a pas de "viande heureuse", de la caille au cochon en passant par le lapin. Nous devons nous imprégner de cette évidence, ne pas nous laisser berner et infantiliser par les industriels de l'élevage qui tirent les ficelles d'un marché juteux, nous faisant croire que leurs procédures sont dignes, qu'ils œuvrent pour la non-souffrance., la mode est même à la "bientraitance" !

Quoi qu'il en soit, la poule libre doté dit-on d'un petit QI est-elle moins heureuse que le chimpanzé malin?

Les tentatives pour fournir une définition de ce qu'est l'intelligence ne manquent pas ; évidemment, elles relèvent trop souvent d'une obsession humaine, celle d'entériner notre supériorité. " Je n'aime pas le mot intelligent, nous dit Brigitte Bardot, car il est le signe d'une arrogance humaine dévastatrice."

L'animal est ami, on doit le protéger, l'estimer, ne pas lui reprocher nos qualités qu'il n'a pas tant il est riche de talents qui nous manquent.

Ce qui semble manquer à nos sociétés, c'est avant tout la cohérence ; l'homme du XXIe siècle sait qu'il se dirige vers un gouffre mais freine des quatre fers pour endiguer les maux annoncés. Le courage, la modestie et la clairvoyance lui feraient-ils défaut ? La main qui l'a libéré jadis le desservirait-elle aujourd'hui ?

Un monde sans animaux libres est un univers amputé de ses richesses, privé de rêves, un présage funeste pour l'humanité, la marque de notre faillite.

Plier ou mourir : la devise n'est pas celle de l'animal mais celle que lui impose l'homme, pour qui la bête est fonds de commerce et objet de plaisir.