Paru en 2013, «
French corruption » a retrouvé un intérêt avec le procès de
Patrick Balkany. Les auteurs,
Gérard Davet et
Fabrice Lhomme, sont journalistes d'investigation au quotidien le Monde. Ils ont mené leur enquête sur les affaires qui ont touché le département des Hauts-de-Seine, les Offices des HLM de Paris et des Hauts-de-Seine et le financement du RPR. Ils ont recueilli le témoignage de
Didier Schuller, ancien directeur de l'Office HLM des Hauts-de-Seine de 1986 à 1994, élu au conseil général. Impliqué dans l'affaire Schuller-Maréchal (beau-père du juge anti-corruption Alphen) en 1994, il s'enfuit aux îles Bahamas puis à Saint-Domingue. Il rentre en France en 2002, pour être jugé et dans l'intention de peser sur l'élection présidentielle. Mais les résultats du premier tour n'ont pas été ceux qu'il escomptait.
En préface les auteurs précisent leur méthode et les limites de l'exercice (les révélations sont-elles crédibles ?). Cinq années de recherches centrées sur le témoignage de
Didier Schuller conduisent les auteurs à le considérer comme crédible.
Gérard Davet et
Fabrice Lhomme utilisent
Didier Schuller comme « fil rouge pour révéler les dessous de près d'un demi-siècle de corruption à la française » (cf. la préface du livre).
Les mécanismes de cette corruption sont démontés. Les personnes, les méthodes, les sociétés et les banques (surtout étrangères) sont nommées par
Didier Schuller. Les accusations sont analysées par les auteurs, qui ont contacté les personnes nommées et reçoivent les démentis qui « conviennent ». La précision donnée par les auteurs dénote une difficulté à saisir la complexité des montages financiers.
Les pratiques de détournements (très importants) d'argent, les circuits de blanchiment scandalisent aujourd'hui. le livre expose un monde parallèle rompu à la manipulation et avide d'argent.
Le livre reprend de l'intérêt au regard de l'actualité pour ses révélations. Mais il nécessite un recul pour ne pas verser dans les idéologies populistes du moment.