AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LSH


J'avais un peu reproché à "Mystiques et magiciens du Tibet" ne pas laisser assez passer les émotions et impressions de la narratrice.

"La lampe de sagesse" vient donc combler ce manque en apportant un éclairage sur les pensées plus personnelles de l'auteure en reprenant certaines de ces correspondances ou encore des extraits de ces carnets personnels.

On peut ainsi suivre l'évolution de sa pensée et ceci tout le long de son existence.

Il est délicat de juger la pensée d'une autre personne dont l'oeuvre et l'existence sont de toute façon admirables mais puisque sa pensée est ainsi donnée en pâture à mon esprit critique, je ne vais pas me censurer :-)

Les premiers écrits sont un peu énervants non seulement par leur fougue mais aussi par une certaine "bondieuserie" qu'elle ne semblait pas encore avoir complètement dépassée. Je ne suis d'ailleurs pas certain qu'elle est complètement réussi à dépasser toute croyance à ce sujet malgré sa conversion au bouddhisme. Disons que c'est quelque chose dont elle a essayé de se convaincre mais il y a des totems qu'on ne peut déplacer si facilement...

Pour le reste, je peux que trop bien comprendre ses aspirations à la solitude, à une certaine forme d'ascétisme et de retrait du monde.
Je peux aussi comprendre sa recherche d'une philosophie collant à ses aspirations intimes.
C'est un usage courant de ceux qui sont (ou se sentent) différents de chercher quelques principes supérieurs qui en quelque sorte justifient leur état de dissidence.
J'admire aussi la lucidité de son regard sur de nombreux sujets.

Par contre, j'ai plus de mal à comprendre le dégout persistant qu'elle semble avoir ressenti envers l'existence.

Je peux encore très bien comprendre cela dans l'esprit d'une adolescente pétrie d'idéalisme mais pour mériter complètement son surnom de "lampe de sagesse" j'aurai aimé la voir évoluer et se réconcilier avec le monde tel qu'il est, dans un amor fati tout nietzschéen.

S'affirmer telle qu'elle est sans chercher à se "normaliser " ou à se soumettre aux diktats de son époque, c'est fort bien et même admirable et contribue à affirmer la vie. Ne pas accepter le monde tel qu'il est, est d'autant plus contradictoire.

Mais comme disait William Blake dans ses proverbes de l'Enfer : "Le corbeau voudrait que tout soit noir, et le hibou que tout soit blanc."
Cela demande peut-être un effort "surhumain" de transcender notre sensibilité personnelle quand nous regardons le monde par notre trou de serrure...
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}