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Critique de ange77


« (...)
- On raconte des choses...
- Quelles choses ?
- La routine bretonne : fantômes, lutins, ogres. Certains disent même que l'Ankou a quitté la basse Bretagne pour Guernesey. »


Du pur bonheur !

« Du sel sous les paupières »... c'est le titre qui m'a attirée en tout premier lieu.
Un livre dont le simple nom recèle tant de poésie en seulement cinq mots ne pouvait être que sublime, non ?
Hé bien, puisque mon coeur a manqué quelques battements et que ma vue s'est parfois brouillée sous mes larmes, salées évidemment... Oui, je pense que ce bouquin est un sublime chef-d'oeuvre à lire absolument !


Je dois dire que j'étais tout de même sceptique, d'autant que j'avais un peu de mal au début. Je ne comprenais pas vraiment à quel genre de récit je me confrontais...
Je sortais à peine du fabuleux monde du Paris de Merveilles de Pierre Pevel, les sens encore un peu engourdis - comme souvent quand une histoire me fait de l'effet - , et je ne pensais pas retrouver aussi rapidement une lecture qui me transporterait à nouveau, et surtout, à ce point là...
Et pourtant !
Car si j'éprouvais quelques « difficultés », j'étais cependant bien incapable de lâcher ce livre, et il ne m'a pas fallu atteindre la deuxième partie (même si j'avoue l'avoir préféré à la première) pour être complètement convaincue - voire vaincue... ? - que j'étais bel et bien face à un énorme coup de coeur, alors même que c'était déjà le cas avec le Pevel lu juste précédemment.
Comme quoi, les lectures se suivent, ne se ressemblent pas forcément (quoique...) mais peuvent engendrer deux coups de coeur à la suite (ça n'arrive pas si souvent ^^).


Saint-Malo, 1922.
Judicaël, seize ans, d'avantage connu sous le nom de l'Apache à cause de son bandeau, vit seul avec son papé, depuis que la guerre a emporté son père, et la maladie, sa mère, alors qu'il était encore tout jeune enfant.
Notre héros ne tarde pas à tomber amoureux de Mädchen ; un seul regard de la jolie vendeuse de fleurs en papier lui a suffit pour cela. Mais quel regard ; les yeux de Mädchen sont de la couleur oubliée... Oubliée, parce que depuis la fin de la Grande Guerre, une brume grisâtre et opaque plombe le ciel et rend au paysage des couleurs fades, tristes, sales...
Malheureusement la jeune fille disparaît, à l'instar d'autres gamins des environs. L'Apache, qui soupçonne celui que tous les Malouins nomment le Rémouleur, n'aura alors plus de cesse de vouloir retrouver celle qu'il aime déjà au-delà des mots. À tout prix.


Donc oui, j'ai adoré.
Riche d'un vocabulaire vraiment agréable et plaisant, le récit s'écoule naturellement, tel le temps, qu'on ne voit guère passer en revanche en lisant ces lignes. Le rythme est soutenu, sans temps morts.
Amour, Amitié, féerie, poésie, sont les maîtres mots de cette fantastique fable, mais pas uniquement. Les enjeux et les risques qu'encourent nos protégés ne sont pas feints et on se retrouve vite au coeur de l'action, se demandant à chaque page tournée comment tout cela va finir...
Les héros sont hyper attachants, et si ce n'est l'ensemble, au moins un ou deux d'entre eux devrait ne pas vous laisser indifférent...

Une uchronie charmante où se mêlent savamment steampunk, fantasy (... décidément ^^) et mythologies qui, bien que sombre de part le contexte même, et les péripéties qu'auront à vivre tout ce petit monde, reste terriblement colorée grâce à la marée de sentiments qui nous noie, imperceptiblement.


Je découvre l'auteur en même temps que l'oeuvre, et si je comprends avec d'autres chroniques que Thomas Day semble avoir ici quelque peu « allégé » sa plume, j'ai quand même très envie de lire d'autres textes du romancier, tant celle-ci m'a donné du plaisir et permis de rêver.

J'en redemande !
Et je recommande, bien sûr !


« (...)
« Et maintenant ? » demanda Mädchen.
- Ne m'abandonne pas, car moi je n'aurai pas besoin de me glisser du sel sous les paupières pour te pleurer. »


Excellente lecture à vous ;-)
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