AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,24

sur 126 notes
5
5 avis
4
10 avis
3
17 avis
2
1 avis
1
0 avis
Avec « Du sel sous les paupières », le moins que l'on puisse dire c'est que Thomas Day nous propose un roman bien éloigné de ceux auxquels il nous avait jusque là habitué, plein de fureur, de sexe et de sang. L'auteur semble en effet s'être assagi et nous offre une belle histoire pleine de romantisme et de féerie, récompensée il y a peu par le Grand Prix de l'Imaginaire 2013. de Saint-Malo à l'Irlande, en passant par Guernesey ou encore le barrage de la Rance, on y découvre un monde bien éprouvé au sortir de la Première Guerre Mondiale qui s'achève tout juste en l'année 1921, guerre qui a laissé sa marque sur la célèbre ville des corsaires sous la forme d'une oppressante brume accentuant la grisaille et la morosité du lieu. C'est dans ce triste paysage que deux destins vont se rencontrer, celui de Judicaël, orphelin plein de colère et livré à lui-même mais sacrément débrouillard, et Mädchen, tout aussi esseulée et déterminée que son jeune compagnon. Ensemble, les deux adolescents nous entraînent dans une succession d'aventures qui quittent peu à peu le « réel » pour basculer complètement dans le fantastique.

Thomas Day rend ici un bel hommage à la ville de Saint-Malo qu'il est agréable de redécouvrir sous sa plume mettant en avant avec subtilité le passé historique et l'importance de la mer pour la ville (guère surprenant que le roman ait séduit le jury du Grand Prix de l'Imaginaire qui, depuis quelques années, est justement décerné à Saint Malo, lors du festival des Étonnants Voyageurs). de même, les quelques passages en Irlande ou à Guernesey dans la seconde partie du roman se révèlent tout aussi réussis, donnant la part belle aux légendes celtiques les plus connues ici revisitées avec talent. Les personnages quant à eux sont parfaitement convaincants et très attachants, qu'il s'agisse de l'émouvant jeune couple, de l'automate Hans ou des elfes des bois dissidents. On peut également saluer un certain nombre d'idées intéressantes exploitées par l'auteur comme celle de la ville-bibliothèque de Guernesey gardée par un érudit devenu Ogre à force d'accumuler trop de savoirs, ou encore celle de mêler les passés mythologique et historique de l'Irlande en faisant intervenir l'IRA, le Dagda et toute les légendes et la magie que cela implique.

Au final, « Du sel sous les paupières » se révèle être un roman atypique dans lequel Thomas Day a pour une fois fait le choix de remplacer la violence par l'action et le sexe par l'amour et l'amitié. le résultat est fort louable, bien que ma préférence aille aux ouvrages plus incisifs et plus durs de l'auteur. Une jolie découverte, cela dit.
Commenter  J’apprécie          360
Judicaël a 16 ans et il est seul. Il vient de perdre son papé, le dernier membre de sa famille. Vendeur des rues, des illustrés à quelques centimes, il tente de survivre à Saint Malo, que la brume de la Grande Guerre rend triste et froide. Suite à l'incendie du dépôt de son patron, il se voit contraint de fuir. Il va alors rencontrer plusieurs personnages, d'une jolie jeune fille à un automate, en passant par des elfes, qui le guideront dans de nouvelles aventures...
Je ne connais rien à la fantasy, la SF et tout ce qui s'y rapproche. Si ce roman de Thomas Day a atterri dans mes mains c'est grâce, on peut dire grâce parce que j'ai bien aimé, à Mladoria et son challenge Méli-mélo. le début de l'histoire est ancré dans le réel et j'ai pu m'y installer en confiance. On bascule ensuite dans le fantastique, et même si j'y étais un peu moins à l'aise, j'avais eu le temps de m'attacher au personnage principal. Une jolie découverte donc ;-)
Commenter  J’apprécie          340
« (...)
- On raconte des choses...
- Quelles choses ?
- La routine bretonne : fantômes, lutins, ogres. Certains disent même que l'Ankou a quitté la basse Bretagne pour Guernesey. »


Du pur bonheur !

« Du sel sous les paupières »... c'est le titre qui m'a attirée en tout premier lieu.
Un livre dont le simple nom recèle tant de poésie en seulement cinq mots ne pouvait être que sublime, non ?
Hé bien, puisque mon coeur a manqué quelques battements et que ma vue s'est parfois brouillée sous mes larmes, salées évidemment... Oui, je pense que ce bouquin est un sublime chef-d'oeuvre à lire absolument !


Je dois dire que j'étais tout de même sceptique, d'autant que j'avais un peu de mal au début. Je ne comprenais pas vraiment à quel genre de récit je me confrontais...
Je sortais à peine du fabuleux monde du Paris de Merveilles de Pierre Pevel, les sens encore un peu engourdis - comme souvent quand une histoire me fait de l'effet - , et je ne pensais pas retrouver aussi rapidement une lecture qui me transporterait à nouveau, et surtout, à ce point là...
Et pourtant !
Car si j'éprouvais quelques « difficultés », j'étais cependant bien incapable de lâcher ce livre, et il ne m'a pas fallu atteindre la deuxième partie (même si j'avoue l'avoir préféré à la première) pour être complètement convaincue - voire vaincue... ? - que j'étais bel et bien face à un énorme coup de coeur, alors même que c'était déjà le cas avec le Pevel lu juste précédemment.
Comme quoi, les lectures se suivent, ne se ressemblent pas forcément (quoique...) mais peuvent engendrer deux coups de coeur à la suite (ça n'arrive pas si souvent ^^).


Saint-Malo, 1922.
Judicaël, seize ans, d'avantage connu sous le nom de l'Apache à cause de son bandeau, vit seul avec son papé, depuis que la guerre a emporté son père, et la maladie, sa mère, alors qu'il était encore tout jeune enfant.
Notre héros ne tarde pas à tomber amoureux de Mädchen ; un seul regard de la jolie vendeuse de fleurs en papier lui a suffit pour cela. Mais quel regard ; les yeux de Mädchen sont de la couleur oubliée... Oubliée, parce que depuis la fin de la Grande Guerre, une brume grisâtre et opaque plombe le ciel et rend au paysage des couleurs fades, tristes, sales...
Malheureusement la jeune fille disparaît, à l'instar d'autres gamins des environs. L'Apache, qui soupçonne celui que tous les Malouins nomment le Rémouleur, n'aura alors plus de cesse de vouloir retrouver celle qu'il aime déjà au-delà des mots. À tout prix.


Donc oui, j'ai adoré.
Riche d'un vocabulaire vraiment agréable et plaisant, le récit s'écoule naturellement, tel le temps, qu'on ne voit guère passer en revanche en lisant ces lignes. Le rythme est soutenu, sans temps morts.
Amour, Amitié, féerie, poésie, sont les maîtres mots de cette fantastique fable, mais pas uniquement. Les enjeux et les risques qu'encourent nos protégés ne sont pas feints et on se retrouve vite au coeur de l'action, se demandant à chaque page tournée comment tout cela va finir...
Les héros sont hyper attachants, et si ce n'est l'ensemble, au moins un ou deux d'entre eux devrait ne pas vous laisser indifférent...

Une uchronie charmante où se mêlent savamment steampunk, fantasy (... décidément ^^) et mythologies qui, bien que sombre de part le contexte même, et les péripéties qu'auront à vivre tout ce petit monde, reste terriblement colorée grâce à la marée de sentiments qui nous noie, imperceptiblement.


Je découvre l'auteur en même temps que l'oeuvre, et si je comprends avec d'autres chroniques que Thomas Day semble avoir ici quelque peu « allégé » sa plume, j'ai quand même très envie de lire d'autres textes du romancier, tant celle-ci m'a donné du plaisir et permis de rêver.

J'en redemande !
Et je recommande, bien sûr !


« (...)
« Et maintenant ? » demanda Mädchen.
- Ne m'abandonne pas, car moi je n'aurai pas besoin de me glisser du sel sous les paupières pour te pleurer. »


Excellente lecture à vous ;-)
Commenter  J’apprécie          334
Je découvre cet auteur et honnêtement je ne sais pas quoi penser de ce roman. C'est un mélange de plusieurs styles et ça m'a un peu déconcerté...au début on se pense dans notre monde contemporain mais il y a un problème avec les dates de la 1ere guerre mondiale et puis c'est ensuite que je comprend que c'est une uchronie. Ensuite on est plutôt dans du steampunk avec le robot Hans, cette partie est pas mal mais je l'ai trouvé trop facile pour nos héros. Enfin on tombe dans de la fantasy, du folklore irlandais et si ça se lit bien, j'ai pas accroché pour autant...Sans doute tous ces mélanges et puis pas du tout attachée à l'Apache et MÄdchen, ce qui n'aide pas !
Donc en résumé il y a pas mal de bonnes choses mais mis de bout en bout l'histoire me semble assez décousue .
Commenter  J’apprécie          220
Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de cet auteur avec ce livre que j'ai apprécié dès les premières pages. Il m'a été étonnant de constater que les deux personnages principaux deviennent immédiatement attachants, que leur relation simple et nouvelle, à peine esquissée, mais déjà que l'on sent profonde et sincère, y soit pour beaucoup dans cet attachement. La sauce prend donc immédiatement; on se sent concerné par le destin de Judicaël.
Il faut reconnaître là tout le talent de l'auteur, que de mêler une histoire d'amour à un contexte fantastique et historique, en y apportant une couleur steampunk assez prononcée. Le personnage de Hans fonctionne à merveille dans cet univers et on se laisse happer par l'histoire sans se poser de questions. Elle coule de source.
J'ai été également séduit par la fluidité de l'écriture de Thomas Day, que je connaissais certes déjà par ailleurs, mais il me semble que le sujet de ce livre lui offre la possibilité de dévoiler une facette encore plus poétique de sa prose. Le contexte historique très largement renseigné apporte une valeur ajoutée indéniable au récit, et rappelle au lecteur la réalité de la guerre qui vient de s'achever, lui permet de garder un pied dans le réel ( de ne pas oublier, devoir de mémoire!?) alors que le récit verse progressivement et minutieusement dans le fantastique, dans les légendes celtiques. Cette réalité, qui a laissé le monde marqué à jamais, est encore plus soutenu par cette "brume de guerre" dont l'auteur se défend de la définir, mais qui ne laisse aucun doute sur sa signification.
Au final, c'est un roman qui se lit bien, vite, un peu trop vite, tellement les personnages et l'histoire sont prenants. J'ai pris un réel plaisir et vous le conseille si vous souhaitez découvrir Thomas Day.
Commenter  J’apprécie          110
Judicaël vit à Saint Malo avec son grand-père. Sous une barque retournée sur le port. Ils sont pauvres. Judicaël ne gagne pas toujours sa vie de façon très honnête. Un jour, il rencontre Mädchen, jeune vendeuse de fleurs en papier, aussi jolie que mystérieuse. Il tombe amoureux. Evidemment. Mais voilà que Mädchen disparaît ... A Saint Malo, on parle d'un enleveur d'enfants surnommé le Rémouleur.

J'ai bien aimé cette histoire malgré son côté hétéroclite : on navigue entre uchronie, steampunk et mythologie celtique, c'est parfois assez déstabilisant.

Toute la partie sauvetage dans l'usine m'a quelque peu ennuyée. Par contre, celle à Guernesey était vraiment très sympa. Les korrigans Mayflower et Gwynplaine sont très attachants, en plus d'être drôles, et la Bibliothèque de l'Ogre m'a fait rêver. le personnage de Hans est très intéressant aussi, tragique dans un sens. En fait les personnages secondaires sont beaucoup plus haut en couleurs que le personnage principal.

Un roman avec de très beaux moments et quelques autres que j'ai trouvé plus poussifs, une atmosphère de conte ... avec des machines dans une Europe d'après la Première Guerre Mondiale, revisitée à la sauce steampunk.
Lien : http://ledragongalactique.bl..
Commenter  J’apprécie          110
Sous une étrange brume de guerre, le jeune Judicaël, 16 ans, tente de survivre dans les rues de Saint-Malo en vendant des illustrés à vingt centimes. Sa vie va radicalement changer lorsqu'il fait la connaissance d'une jeune fille, la jolie Mädchen, qui vit elle aussi dans la rue en vendant des fleurs en papier qu'elle confectionne elle-même. Mais un jour, Mädchen disparaît...

Du sel sous les paupières est un roman initiatique qui rend hommage à un panel d'écrivains aussi éclectique que talentueux. Victor Hugo, Ellen Kushner, Robert Holdstock (mort il y a peu et que l'auteur, sous une autre identité, a su faire connaitre au public français en publiant un certain nombre de ses romans dans la collection Lunes d'encre ; Avilion était le dernier d'entre eux), ou même encore le poète irlandais Yeats sont ici invoqués de façon plus ou moins directe.

Au final, sous une couverture magnifique d'Aurélien Police, du sel sous les paupières, s'avère, malgré ses petits défauts et ses quelques facilités (sûrement dûes au public visé), un livre palpitant qui passe du gris de la folie des hommes au vert de la nature harmonieuse. Un régal de lecture à conseiller à tous !

A.C. de Haenne
Commenter  J’apprécie          100
Du sel sous les paupières est un livre de niche. Aucun lien avec les canidés, hein ?! Je veux dire que c'est un livre qui s'adresse aux amateurs d'uchronies, avec des robots et des korrigans. Alors, c'est pas de la niche ça ? C'est pointu, non ?

L'histoire : la première guerre mondiale s'est finie sur un cessez-le-feu. En 1922, une brume de guerre recouvre l'Europe et les savants allemands et français préparent chacun de leur côté les armes de la prochaine guerre, dans le plus grand secret. À Saint Malo, Judicaël, enfant des rues poursuivi par les gendarmes à cause de divers larcins, fait la connaissance d'une jeune fille allemande qui disparait mystérieusement. Il part à sa recherche.
Je vous laisse découvrir ce que viennent faire robot et korrigans là-dedans ;)

Je ne connaissais pas Thomas Day, je dois dire que l'histoire se passe à Saint Malo m'a convaincu de lire ce roman. D'ailleurs, le livre a reçu le Grand prix de l'imaginaire en 2013 (prix attribué à.... Saint Malo). L'histoire est originale, il y a des rebondissements, mais j'ai eu l'impression que deux nouvelles sans rapport entre elles avaient été juxtaposées : partie robot / partie celtique.
Restent quelques personnages historiques que l'on croise le long du roman et qu'on s'amuse à reconnaitre. À conseiller aux fans de robot+korrigans+uchronie :)
Commenter  J’apprécie          100
Lecture en équipe et challenge personnel du Challenge Mauvais genre, je me lançais sans trop d'entrain dans cette uchronie aux parfums de Bretagne et d'Irlande.

Cela a été une bonne lecture dans l'ensemble, le rythme d'écriture est fluide et les péripéties s'enchaînent. le cadre est très prenant, les thématiques, originales et les personnages sont attachants. Mais bon voilà j'aurais été plus enthousiaste si le récit avait été plus long, tout manque de développement.

La légère poésie et la symbolique auraient pu être mieux exploitées.
Le fond des personnages, bien que intéressant, manque de profondeur et leur confère un manque de maturité (une désinvolture latente agaçante) de part le survol des thématiques abordées ( rapport à la maladie, à la guerre, à l'amour...).
De plus le déséquilibre entre les différentes parties est dommageable, la partie sur le Sidh étant sous-développée alors qu'elle mériterait autant de volume que les deux autres à mon goût.

Au final, rajouter 200 pages aurait approfondi toutes les qualités de ce roman et aurait effacé la majeure partie de ses défauts.

Une belle découverte, mais loin d'être inoubliable malgré son prix littéraire.

Commenter  J’apprécie          90
Judicael vit tranquillement avec son papé à Saint-Malo en 1922 jusqu'à sa rencontre avec Mädchen. Enfin un Saint-Malo de 1922 car dans ce monde, la 1ère guerre mondiale ne s'est pas fini comme la notre. Quand Mädchen disparait, Judicael part à sa recherche et va mettre les pieds dans un sacré guêpier. La relation entre Judicael et son papé est particulièrement émouvante. Leur quotidien bien que rudimentaire et rude est touchant. L'arrivée des sentiments envers Mädchen est bien amenée et permet d'aborder des aspects politiques et une course scientifique à l'armement. Leur aventure mouvementée va aussi les mener en plein folklore irlandais. Entre uchronie, steampunk, fantasy, mythologie… du sel sous les paupières est un magnifique récit court à la croisée des genres. Un tel mélange réussi dans un texte aussi court est une prouesse. Les personnages sont attachants, le mix de genres est brillant et l'écriture est belle et poétique. J'ai adoré ce magnifique texte qui associe intelligence et émotion.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (285) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4872 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}