Citations sur Maemorya - Les harpes de vie, tome 2 : L'éveil (11)
Si l'humain devient plus spirituel, si son ego régresse, les besoins de richesses, de pouvoir n'auront plus de sens, comprends-tu ? Les dirigeants perdront de leur influence, voire, seront même destitués car inutiles. L'argent, la richesse matérielle ne sera plus un facteur de pouvoir et de dictat. Les riches perdront donc de leur suberbe et surtout de leur emprise.
Ces derniers temps, j'ai été témoin de ta transformation, ta joie de faire de la harpe céleste. J'ai vu ô combien le jardin avait embelli, combien Ogeschtin, moi et même les enfants nous avons tous changé et évolué. Je voulais garder ce trésor pour moi, et moi seul. Je suis vraiment une triple buse. Tu dois vivre celle que tu es, le monde en a besoin, j'en ai besoin. Je suis fier de toi.
Il insista en disant que des gens comme moi, en ayant un aperçu de tot ce qui constitue l'univers , des immensités cosmiques à la plus infinitésimale des particules, nous nous sentons de fait, tout petit face à ce gigantisme, à l'instar du grain de sable sur la grève. J'allais devoir apprendre aux hommes à être la plage... en transformant l'individualisme en communion du tout pour que l'humanité devienne plus grande, plus forte, plus unie.
Tant de gens, tant de vies reposaient maintenant sur mes épaules. En formulant cette pensée, je réalisai mon erreur. Non, nulle vie ne reposait sur mes épaules, excepté la mienne. Chacun est dépositaire de sa propre existence. Selon les choix que j'allais faire, des chemins de vie allaient peut-être être changés, certes, mais en aucune façon je ne devais me mettre la pression en me rendant responsable de leur destinée.
Notre monde s'écroulait et nos deux enfants étaient à l'unisson de cette époque trouble, destructeurs, faisant fi du moindre bon sens, ignorant l'amour, ne vivant que par et pour eux-mêmes, aveugles à l'Autre.
Je me sentais dépitée face au manque de confiance de cette minette. Qu'avaient bien pu lui faire les humains pour qu'elle les craigne ainsi, même quand on la respectait,la nourrissait...Je reviens le lendemain. Les deux petits étaient encore là,plus affamés que jamais,mais les deux autres, nulle trace. C'était désolant qu'elle les ait délaissés et en même temps je m'en réjouissais. J'allais finalement pouvoir les garder. Ils avaient besoin de moi. Leur maman les avaient abandonnés ...Mais pourquoi cette sinistre pensée ? La mère chatte me les avait confiés, en réalité ! Je pris les deux chatons avec moi, je les menais à l'abri, je leur donnai de quoi boire et manger tout en les caressant, puis je leur installais un coin douillet. Je les y posai et ils s'y endormirent comme s'ils avaient toujours vécu là. J'étais émue comme je l'avais rarement été.Je venais de recevoir un joli cadeau de la vie.
La milice était venue arrêter maître Voyolas et Günther. On avait dit au maître que la preuve la plus tangible de sa diablerie était sans doute son aspect difforme. Comme si le nanisme était le signe de l'œuvre du diable. Pour moi, c'était surtout la confirmation que notre monde allait bien mal.
Je compris où me menait cette musique, vers la dualité qui amène l'équilibre. Pour qu'il y ait vie, il faut qu'il y ait mort. Pour qu'il y est lumière, il faut qu'il y ait ombre, l'un n'étant mis en relief que parce que l'autre existe. Pour qu'il y ait amour et conscience de l'amour, il faut qu'il y ait haine. C'est la loi de la vie, c'est la loi de l'univers. Puis soudain je me vis non physiquement mais en tant qu'âme. J'étais lumière... une petite flamme encore chancelante et pourtant déjà brillante, tellement brillante.
Quand on est sur son chemin, tout roule de lui-même, disait-on souvent.
Les jours s'égrenèrent ainsi. Les émeutes s'espacèrent peu à peu, et la vie de la citéa reprit lentement, au fur et à mesure que la chape de plomb des maîtres de l'ordre s'abattait chaque jour un peu plus sur notre monde. Nous endurions une dictature dans le comté, nous pâtissions d'une tyrannie dans notre foyer. Pour notre plus grand désarroi, nous vivions à l'unisson de ce que subissait notre Contrée : injustice, violence, ségrégation. L'apothicaire avait reçu de nombreux coups de bâton en public, puis avait été remis en geôle, brisé tant physiquement que moralement. Son épouse avait réchappé de peu à l'exécution, mais avait été incarcérée à vie pour fait de sorcellerie. J'en pleurais la nuit. Je pleurais notre liberté perdue tant auniveau du monde qu'au sein de notre famille. C'est comme si tout se liguait pour m'enchaîner, m'entraver. J'allais de plus en plus mal.