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Depuis ma décision de me plonger dans la thématique du genre, et plus particulièrement autour des combats féministes, j'ai déjà lu six ouvrages et cinq articles sont déjà parus sur cet espace. À l'occasion d'une Masse critique, j'ai eu l'opportunité de recevoir Nos Absentes dans lequel il est question des féminicides. J'ai sauté sur cette occasion et qu'importe que l'essai ne fasse pas partie des titres que j'avais sélectionnés au départ de ce « challenge »…

À cette étape de mon cheminement, la question des féminicides n'avaient pas encore été au premier plan. C'est un sujet difficile et, peut-être, qui me faisait un peu peur. Sans la Masse critique de Babelio, je ne me serais peut-être jamais penchée plus particulièrement sur ce sujet.

Il y a des bouquins bouleversants qu'on lit par étape, petit à petit, dans l'espoir, peut-être, de rendre la lecture plus supportable. Et puis il y a Nos Absentes. Que j'ai lu en moins de 24h. Parce que ça faisait trop mal, que ça m'a tordu le ventre et que, du coup, j'ai voulu en finir vite. Comme un pansement qu'on arrache… Car Nos Absentes n'aborde rien de manière superficielle. Laurène Daycard, journaliste, nous emmène dans une quête qu'elle n'hésite pas à relier à sa propre histoire. Bien que ses propres expériences ne prennent jamais le pas sur la réalité des témoignages qu'elle relaye, l'aspect auto-biographique m'a permis, à moi et à titre personnel, que son cheminement devienne un peu le mien. Madame Daycard donne une voix à ces Absentes, ces femmes survivantes et celles qui ont été assassinées… Mais pas seulement… On rencontre aussi les proches des victimes, des soeurs, pères, mères, fils et filles,… L'autrice va encore plus loin en côtoyant des auteurs de violences conjugales, en interrogeant la réinsertion et la réparation.

Tu l'auras compris, Nos Absentes est une lecture dont je ne suis pas sortie indemne. Non seulement je me suis rendue compte de l'ampleur des féminicides mais aussi de celui des dysfonctionnements à tous les niveaux, que ce soit celui des forces de l'ordre, de la justice ou du traitement médiatique et politique. Une prise de conscience vitale étant donné ma volonté de comprendre en quoi et pourquoi je me revendique désormais féministe.

de cette prise de conscience salvatrice, j'en retire autre chose… Alors que je me suis lancée dans ce challenge avec dix titres en tête, avec l'idée d'une limite dans le temps, j'ai compris, grâce à Nos Absentes, que ces questions – le patriarcat, le féminisme, la question du genre, les féminicides ou encore la culture du viol – étaient trop primordiales pour me contenter d'une petit bibliographie en passant. le challenge continuera donc mais sans plus penser qu'il aura une fin. Histoire non seulement de continuer à m'éduquer mais aussi, et surtout, de ne plus jamais m'aveugler…
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Même si nous avons l'impression d'avancer en matière d'égalité femmes/hommes, que l'écoute de nos paroles devient plus intense, nous continuons à comptabiliser le nombre de femmes tuées par leurs (ex)conjoints.

Depuis quelques récentes années, le mot féminicide est entré dans nos vocabulaires et les meurtres de femmes par des hommes en raison de leur genre, ne sont plus relégués dans les pages des faits-divers mais bien en une, plaçant cela comme un grave fait de société. Bien mais qu'est-ce que cela change foncièrement ? Y a-t-il moins de femmes qui meurent ? Les hommes reconnaissent-ils leurs fautes ?

Laurène Daycard recueille dans ce livre la parole des familles endeuillées, reconstitue les dossiers et suit, si elle le peut, le procès et les mises en accusation des tueurs. Elle rencontre des proches perdus, qui ne comprennent pas comment la relation de leur fille, soeur ou amie a pu dégénérer de cette façon. Qu'est-ce qui explique une telle violence ? Car les féminicides sont un acharnement sur le corps d'une femme, il faut pour l'homme toucher à l'intégrité physique de sa victime. Dans la grande majorité des cas, ils retournent l'arme contre eux et aucunes réponses ne peut ainsi voir le jour.

L'autrice est également partie dans un centre qui accueille des groupes de paroles d'hommes lorsque la compagne a porté plainte et qu'une obligation de soin leur est ainsi imposée. C'est dans ce type de contexte que les auxiliaires tentent de leur faire prendre conscience de leurs actes, de la violence qui gangrène bien souvent leur vie depuis leur enfance et non pas depuis la première gifle.

Un essai plus que glaçant qui rend compte d'une société malade, dans laquelle nous nous enfonçons jour après jour...
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Laurène Daycard nous offre un essai qui donne froid dans le dos. Ses recherches colossales et éprouvantes, nous donnent une évolution historique et intime des féminicides en France. Elle y aborde le passage du crime passionnel (encore bien trop utilisé de nos jours) à la reconnaissance d'homicide à cause du genre mais également la prise en charge des victimes et de leur famille qui nécessite encore une nette amélioration…
En mêlant discours intime en plus de tous les témoignages des familles endeuillées, la lecture devient fluide et personnelle. Les mots résonnent réellement, et une colère sourde monte en nous.
J'aurais aimé que le récit s'étire jusqu'en 2023, que l'on parle des supposées avancées gouvernementales : du téléphone grave danger qui ne fonctionne qu'en 2G, du bracelet électronique qui ne peut être porté que si l'agresseur l'accepte, des longueurs administratives au sein de la police…
Ce livre m'a surpris à plusieurs reprises alors que je pensais avoir une connaissance assez vaste sur le sujet : je n'avais jamais pensé avant au coût de l'inaction. Des chercheur.ses missioné.es par le ministère des Droits des femmes estiment que « la violence misogyne au sein du couple coûte une fortune au contribuable » (3,6 milliards d'euros en 2012).
Il m'a ouvert les yeux sur ce qui pouvait être fait et ce qui ne l'était pas encore.

Je finirai sur une citation du père d'une victime, qui m'a profondément émue : « Tant que ça ne vous touche pas, vous n'y prêtez pas attention ». S'il vous plaît, lisez-le.
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Une vraie lecture coup de poing, que j'ai dévorée en moins de 24h.

Journaliste qui s'est "spécialisé" dans les féminicides, Laurène Daycard parle de plusieurs cas, donne des statistiques éclairantes sur le sujet, mais aborde aussi sa vie personnelle pour expliquer ses choix de carrière.

Elle a rencontré des familles de victimes, des survivantes, a assisté à des procès.

J'ai été absorbée par son style, j'ai même dû m'obliger à arrêter de lire à cause de l'heure tardive ! Evidemment, c'est une lecture difficile qui me suit encore depuis quelques jours. Une lecture qui met en colère, qui fait mal au ventre. Mais indispensable.
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Entre cheminement sur son histoire personnelle et cheminement à la rencontre des victimes pour leur donner voix, l'autrice circule avec ses mots dans cette noirceur. Un ouvrage d'une force qui s'impose tout comme le courage qui lui a fallu pour échanger avec les proches des absentes. Un sujet difficile que l'on aborde toujours avec sa propre histoire, comme nous le démontre l'autrice. Un ouvrage qui s'impose.
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Extrêmement bien documenté, la plume est très agréable. L'autrice attaque le sujet a travers différents angles (victimes de violences, survivantes, familles des victimes, enfants, suivi d'un procès, on a aussi le point de vue des agresseurs) C'est très complet. D'autant que l'autrice partage ses ressentis, ses observations et les échos que cette enquête a eu sur sa propre histoire.
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