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Critique de paulmaugendre


Elégant, Max Dormoise l'est certes, mais désargenté car s'il travaille, honnêtement, c'est en dilettante. Il passe souvent son temps entre sa maîtresse officielle, Elyane, et son occupation favorite, déguster des verres dans le bar Chez Germaine, proche des Champs-Elysées. Et ce soir là, alors que les patrons sont absents pour des raisons diverses, et qu'il lutine la serveuse Armande, une jolie rousse entre dans le café désert, alors que l'heure de la fermeture approche.

La jeune femme qui se prénomme Maritza et est Roumaine d'origine demande à Dormoise de lui rendre un petit service. Téléphoner à un numéro qu'elle lui fournit, et dont il se souviendra malgré les brumes éthyliques qui commencent à lui encombrer le cerveau. C'est un homme qui lui répond, à la voix rogue, et Dormoise prétend s'être trompé de numéro. C'était juste une confirmation de la présence de cet individu que désirait Maritza. Puis la jeune femme raccompagne Max Dormoise jusque chez lui, à l'entrée d'un hôtel proche du quartier Saint-Lazare, lui affirmant qu'elle aurait peut-être besoin encore de lui.

Un peu plus tard, alors Maritza est en aimable compagnie avec son amie Mireille, dans sa petite maison à Neuilly, Cyril Gazan refait surface alors qu'elle l'évite, ou essaie de l'éviter. Gazan trafique dans des affaires louches, et elle n'a pas envie de le revoir. Pourtant il se rend chez elle, et il lui annonce qu'il va revenir avec un personnage qui se cache sous le nom du Colonel et qu'il a besoin d'elle pour ses affaires. En la quittant il lui affirme qu'elle sera nue, mercredi soir.

Maritza n'a pas du tout envie de revoir Cyril Gazan, dit le Levantin, mais elle ne peut se dérober, aussi elle demande à Max Dormoise de se présenter chez elle le jour dit. Seulement l'entrevue ne se déroule pas comme elle l'espérait. Cyril Gazan commence à la bousculer, la brutaliser sous les yeux du Colonel et de Max Dormoise. Pis, les deux hommes au lieu de venir à la rescousse de la jeune femme aident le Levantin dans son entreprise de déshabillage. Max Dormoise est envoûté par la beauté de la jeune femme, il est subjugué et est quelques peu statufié, se montrant lâche.

Cyril Gazan n'avait qu'un but pour opérer ainsi sur une femme sans défense. Non point la violer, mais montrer au Colonel que Maritza porte un tatouage, un Edelweiss rouge. Max Dormoise se trouve entraîné malgré lui, poussé par le besoin d'argent, dans une sombre affaire émaillée de quelques scènes pseudo-érotiques, dont les échanges entre Maritza et son amie Mireille, ou l'aspect voyeuriste dont se délecte la grasse copine de Cyril Gazan, mais de façon édulcorée.



Roman policier et roman d'espionnage, Vous serez nue mercredi soir est également un livre coquin, réservé, selon la quatrième de couverture de l'époque aux adultes, malgré cette réédition de la fin des années 1960. Comparé à ce qui fut publié à peu près à la même époque, ce roman est une bluette. En effet emmanuelle, le fameux ouvrage édité sous le nom d'Emmanuelle Arsan fut publié en 1967 également mais qui l'avait déjà été, clandestinement, par Eric Losfeld en 1959 et 1960.

Il n'y a rien de franchement érotique dans Vous serez nue mercredi soir, juste quelques allusions. Et peut-être sont-ce les amours saphiques entre Maritza et Mireille qui auraient pu éventuellement choquer la censure lors de sa première parution en 1955, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard ou tâcher un pantalon masculin. D'autant qu'en 1954, Histoire d'Ô signé Pauline Réage, de son vrai nom Dominique Aury, abordait de façon plus crue les liaisons charnelles d'une jeune femme avec divers partenaires dans des pratiques sadomasochistes. Pour une première lecture, car la pensée de l'auteur en est beaucoup plus profonde. Et ce roman obtint en 1955 le Prix des Deux-Magots, ce qui lui conféra une audience certaine tout en étant vendu discrètement.

Vous serez nue mercredi soir, un roman quelque peu banal dans son propos érotisant mais qui retient le lecteur grâce aux personnages, plus ou moins sympathiques et le plus souvent antipathiques d'ailleurs, mis en scène par Max-André Dazergues. D'ailleurs on relèvera une certaine similitude en le patronyme du personnage principal et celui de l'auteur. C'est le fond de l'intrigue qui est à retenir, et qui explique le pourquoi de ce tatouage et de son appellation d'Edelweiss rouge.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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