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Critique de horline


Ce livre de Döblin m'a donné envie de relire Céline. le premier explore l'Alexanderplatz, le second la place de Clichy...des quartiers populaires, grouillants de vie, animées par la rumeur des commerçants, du tramway, des camelots, des passants et des ouvriers, et absorbant dans leurs bas-fonds les plus fragiles.
Tel est le cas de ce Franz Biberkopf, pauvre bougre sorti de prison qui, malgré le voeu pieu de rester droit dans ses bottes, va se retrouver malmené par les circonstances, au gré de ses rencontres sur l'Alex.

Au fil des pages, on s'aperçoit que l'auteur s'attache à analyser minutieusement les difficultés de ses personnages. Tantôt narrateur externe interpellant le lecteur, tantôt adepte des monologues intérieurs et des allusions mythologiques, A. Döblin se mue en naturaliste d'un quartier populaire de Berlin. Avec cette étude du comportement des "petites gens" sous la pression du milieu et des circonstances, j'ai eu l'impression de relire du Zola.

Mais les similitudes s'arrêtent là.

Si Zola excellait dans un style léché, Döblin exploite tous les styles littéraires (de l'argot au poème), prend beaucoup de libertés avec les structures narratives avec notamment la technique originale du collage, et surtout renverse les codes du romanesque ( à défaut d'une intrigue bien construite axée autour de personnages figés dans des rôles prévisibles, le récit apparaît cacophonique avec ce style littéraire indéfinissable).

Oui au premier abord on a l'impression d'un brouhaha. Mais progressivement, cette impression laisse place à celle d'un laboratoire d'écriture où chaque technique littéraire porte une signification particulière dans la trame de ce roman. Entrer dans l'univers de Dôblin n'est pas aisé.

Bref, c'est une oeuvre qui n'a rien de romantique tant sa lecture est exigeante. Mais une fois plongée dans le livre, je me suis amusée des libertés prises par l'auteur.
Et la description des lieux, des gens...dignes des instantanés de Doisneau ou de Brassaï (à mon avis les meilleurs pour capturer l'essence de la ville à travers un cliché).
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