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Critique de Sachenka


Pas facile de replonger dans l'univers de la tétralogie Novembre 1918. C'est assez hermétique. J'avais lu les deux premiers tomes il y a trois ans. Je ne sais pourquoi j'ai tant attendu avant de me lancer dans la suite mais j'éprouve beaucoup de difficulté à m'intéresser à ce troisième tome. Tous ces personnages (dont plusieurs ne font que passer) qui forment les multiples tableaux de cette fresque incroyable racontent les jours qui ont suivi la fin de la Première Guerre mondiale. du côté des Allemands. Les troupes démobilisées, qui ont le sentiment d'avoir fait de leur mieux qui ressentent la honte de la défaite, se retrouve face à face avec des citoyens tout aussi sous le choc mais également appauvrie, en colère. C'est « le retour du front ».

On retrouve les anciens soldats Maus et Becker, l'infirmière Hilda et plusieurs autres. Mais le lecteur n'a jamais le temps de s'attacher à eux. La narration d'Alfred Döblin le promène partout, sur un bateau en plein Atlantique sur lequel le président américain Wilson se prépare aux négociations de paix, à Munich où la population gronde, à Berlin où tout va mal. le kaiser s'est enfui et les militaires essaient de sauver la situation, entre autre avec les troupes démobilisées qui y affluent. Malheureusement, ils s'évanouissent dans la capitale allemande. Au même moment, la gauche, menée par Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, gagne ne popularité. L'Internationale est chantée dans les rues. Tout peut basculer d'un moment à l'autre.

Tout au long de la lecture, on a le sentiment d'un drame imminent. Des troupes vont se révolter ? Les sociaux-démocrates vont soulever le peuple ? Les Alliés vont se disputer entre eux ? Mais ces grands événements sont racontés de points tellements multiples, presque désincarnés, qu'il est difficile de se sentir concerné. Et les petits drames des quelques protaginistes auxquels le lecteur peut essayer de s'identifier (comme Maus et Becker) sont noyés dans cette épopée. Trop de personnages, tant fictifs que réels. Auer, Ebert, Eisner, Kerenski, Noske, Radek, sans oublier toutes les divisions armées et les partis ou groupes politiques. Lorenzaccio fait pâle figure à côté de ce monstre littéraire qu'en Novembre 1918. Il y a bien un glossaire à la fin, avec une choronologie générale mais le souci du détail d'Alfred Döblin nuit un peu à son oeuvre. Un peu trop intellectuels pour un lecteur moyen ? Je crois qu'un érudit ou un amateur d'histoire (particulièrement de l'histoire allemande du début du XXe siècle) ont plus de chances d'apprécier ce roman.
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