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Critique de ninamarijo


Dans le Naples des années 50 Erri de Luca nous livre ses souvenirs d'enfance, durant un été, sous le soleil lumineux d'Italie. Dans ce récit initiatique, ce passage de l'enfance à l'adolescence, on erre, on vagabonde entre passé et présent, souvenirs, réalités et rêves.
Dans un style vif, bien scandé par des phrases courtes, le récit est tout en pudeur et sensibilité. de petits mots nous mènent vers de grands thèmes : l'enfant découvre la réalité cruelle des adultes : guerre, souffrance, mort, violence, il se « frotte » à la jalousie des copains mais ne sort jamais les poings, la bagarre, lui semble-t-il est un mal nécessaire pour entrer dans la cour des grands. Il pressent « l'inutilité de la haine et du sang », l'incapacité de la justice à réparer ses blessures… Son refuge c'est le monde des pêcheurs ici tous se respectent dans le silence…
Au-dessus… il y a cette fillette, ils se regardent levant les yeux de leur bouquin, il entre déjà dans ce jeu de l'amour. Avec elle, Il va apprendre à conjuguer le verbe « aimer », à sentir trouble et émoi devant la féminité, à s'enivrer des odeurs et senteurs de la mer sous ses baisers.
Ce petit garçon solitaire, doux et généreux est très attachant, j'aime tous ces petits codes qui l'amène à découvrir le mot aimer :
- sa main - « je lui dis que la paume de sa main était mieux que le creux d'un coquillage »,
- son sourire - « parti des coins de sa bouche, son sourire gagna le reste de son visage et descendit le long de son corps jusqu'à ses pieds, qui sourirent aussi »,
- sa démarche - « elle se leva… sa robe blanche la suivit, elle me rappela le Vésuve. »
- son corps, « près d'elle je percevais mon corps de l'intérieur : le battement du sang à fleur de poignet, le bruit de l'air dans le nez, le mouvement interne de la machine coeur poumons. Près de son corps j'explorais le mien… »
- ses lèvres - elle était si belle tout près ses lèvres entrouvertes. Les lèvres d'une femme s'émeuvent quand elles s'approchent, nues, pour un baiser, elles se déshabillent entièrement, du haut des mots jusqu'en bas. »
« Ferme ces maudits yeux de poissons » Bref …
Ce livre, ce petit bijou, sous des airs de légèreté est d'une incroyable richesse, une belle découverte grâce à Babelio
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