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Critique de Julaye30


L'histoire se déroule dans les années 1950 sur une île italienne. le récit relate les vacances d'un adolescent de seize ans, originaire de Naples : « J'étais un garçon de la ville, mais l'été je devenais sauvage. Sans souliers, la peau des pieds durcie comme les caroubes mangées sur l'arbre, lavé à l'eau de mer, salé comme un hareng, un pantalon de toile bleue, une odeur de poisson collée sur moi, quelques écailles perdues dans mes cheveux, une allure à pas courts, de bateau. En une semaine, je n'avais plus de ville d'origine. Elle s'était détachée de moi en même temps que la peau morte de mon nez et de mon dos, les points où le soleil pénétrait jusqu'à la chair. » (p14)

L'oncle du jeune garçon possède un bateau de pêche. Il confie régulièrement son bateau à Nicola dont le narrateur apprécie la compagnie. L'adolescent l'accompagne à la pêche et apprend tout en l'observant. Nicola est le seul à bien vouloir lui parler de la guerre. Durant cette sombre période, il servit en tant que soldat dans l'armée italienne et fut envoyé en Yougoslavie.

Parmi les autres relations estivales du narrateur, se trouve son cousin Daniele âgé de vingt ans. En côtoyant la bande d'amis de Daniele, l'adolescent remarque une jeune fille qui le trouble. Caia est orpheline, elle affirme être d'origine roumaine. Mais que cache-t-elle ?

Le roman nous plonge dans l'ambiance des années d'après-guerre. Les stigmates du conflit sont toujours vives et transparaissent à travers les récits de Nicola, l'histoire de Caia ou encore le silence des parents du narrateur. Des rancoeurs subsistent également : la présence de touristes allemands ou encore des Américains à Naples est perçue différemment en fonction du vécu de chacun.

Quand son oncle lui demande pourquoi la guerre l'intéresse tant, le narrateur pense : « Je n'avais aucune réponse brève, naturelle, comme celles qui lui venaient. Je dis seulement : « Parce que c'est votre histoire, la seule que nous apprenions par la voix et non par les livres. » J'aurais voulu ajouter que c'était la seule dont je pouvais demander compte, parce qu'il y avait encore des témoins, des victimes qui avaient survécu et des bourreaux en bonne santé. Et on risquait de les rencontrer sous l'habit de touristes venus peler au soleil de l'île ou sous le nom d'une jeune fille étrangère dont on tomberait amoureux, et aucun adulte ne vous apprenait à reconnaître ces passants, à savoir dans quel monde on marchait. » (p73). Son obsession pour le passé pourrait conduire l'adolescent à un acte insensé.

Une très belle écriture, mais je n'ai pas été plus que cela transportée par cette histoire.
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