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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un premier roman qui frappe fort en s'immisçant dans le milieu des SDF , de ceux qui font la manche pour survivre.
L'auteur leur donne la parole, on les entend, il écarte leur cape d'invisibilité pour qu'on les voient enfin pour ce qu'ils sont, des êtres de chair et de sang qui tentent de survivre en milieu hostile. Beaucoup de spontanéité, d'humanité et même d'humour dans les réflexions et les attitudes des personnages présentés. Un cri du coeur salutaire bienvenu dans un monde qui nous rend aveugle à l'autre.
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Quelle claque ! Dans ce roman, Max de Paz décrit le quotidien d'un sans-abri avec ses difficultés, les (rares) petits plaisirs qui n'ont pas de prix, les rapports avec les autres sans-abris et surtout le rapport aux passants qui ont de multiples profils : entre ceux qui ignorent (voire méprisent) les sans-abris, ceux qui les regardent comme des bêtes curieuses et ceux qui les aident sincèrement.

Du point de vue du style, c'est tout simplement explosif : aucune fioriture de langage, aucun enrobage, mais un langage brut, voire brutal et trivial, avec des phrases dont l'intensité monte crescendo glissant par moments, doucement mais sûrement de la colère à la folie, mais la lecture n'en demeure pas moins agréable et captivante.

Un très bon premier roman qui remue et qui permet de rendre visible ceux que la rue rend généralement invisibles.
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La manche de Max de Paz

🫶La manche de Max de Paz aux éditions Gallimard

Il y a quelques semaines de cela, j'avais la chance et l'honneur de participer à l'enregistrement de la Grande Librairie.
Assise dans le public, je découvrais des auteurs que je ne connaissais pas pour certains .
Max de Paz faisait partie d'eux et présentait son premier roman : La Manche.
Écrire en se mettant dans la peau d'un SDF , il a osé le faire et je peux vous dire que c'est une réussite .
Un roman engagé dans lequel il ne pèse pas ses mots, et met le doigt là où ça fait mal, où ça dérange .
Car avouons le, combien de fois sommes-nous passés devant un SDF en détournant le regard, voire en le contournant .
Oui nous l'avons fait, nous le faisons encore et nous continuerons, il ne faut pas se mentir .
Après avoir lu ce magnifique roman, en tout cas vous ne le ferez plus de la même manière , car les mots, les images de ce roman surgiront devant vous .
C'est très fort et j'ai adoré la plume de l'auteur .
Je souhaite à Max de Paz de continuer cette ascension car il le mérite .
Merci à Augustin sans qui je ne me serais peut-être pas arrêtée sur ce roman.
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Sous mes pieds défilent les barrios de Medellín. La cabine du métro cable ne s'arrête pas mais dévoile la misère et l'exclusion. Ressurgissent alors ces sentiments intenses apparus à la lecture, quelques jours auparavant, de la manche, premier roman de Max de Paz édité par Gallimard.

🔥 L'urgence avant tout.
A écrire sur ce sujet brûlant pour Max de Paz, jeune auteur parisien au style tranchant, aux mots vifs.
A vivre. Crucialement. Pour le narrateur sans prénom, paradoxalement anonyme et proche. Très vite attachant. Un jeune homme sans abri, qui se retrouve à la rue dans un enchainement de faits, de délitement familial. Urgence à survivre, à faire malgré lui La manche.
📔“Je le sais, moi, que l'aumône est un tunnel infini, un cycle infernal où la manche d'aujourd'hui cultive celle de demain. Mais il se trouve que je crève la dalle. J'ai faim, j'ai froid, je suis seul.”

🔥 L'immédiateté de la situation, l'irréversibilité.
A quel moment bascule-t-on ? Où se situe le point de rupture ?
📔"Souviens toi de la première fois que tu t'es assis sur le sol : t'as regardé à droite, à gauche, tu t'es dit “c'est temporaire” alors que c'était déjà la fin”

🔥 L'impuissance, la honte, la colère.
Celles du narrateur et de ses amis, Tamás, Moussa et Elise, compagnons de rue, livrés eux aussi à La manche. Parfois avec colère, invectivant les passants d'un “lâche une pièce” ; souvent avec décence, si bien rendue à ces hommes par Max de Paz. Toujours avec conscience face aux regards des passants.
📔“Moi je trouve que la lucidité nous rachète un peu de dignité”
Ma propre impuissance aussi, ma propre saleté, tant l'écrit de Max de Paz éveille en moi l'injustice criante de nos sociétés. Mon incapacité à prendre la mesure de cette détresse, ma propre honte à ne pas avoir toujours compris, détecter, aider.

Après avoir dévoré cet écrit et libéré un excès d'émotions dans un final que Max de Paz choisit de rendre poétique, tendre et plein d'humour, j'ai hésité pendant plusieurs jours à poser des mots sur le blanc de mon écran. La réalité de ces barrios me délie la main.

La manche est un roman si dérangeant qu'il est urgent de le lire.
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