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Critique de PatriceG


CF Daubigny remonte dans mon estime. Je suis heureux de voir que certaines de ses oeuvres sont les figures de proue de grands musées à travers le monde confirmant ainsi non seulement son talent véritable mais aussi le caractère primesautier et pionnier de son oeuvre qui va préfigurer et influencer l'art moderne s'étendant sur 3/4 de siècle.

Bon, cest bien gentil de dire cela, mais qu'est-ce qu'il apporte de nouveau notre ami Charles-François - qui a établi demeure à deux pas de chez moi il y a près de 2 siècles - dans la saga de la peinture classique depuis les flamands jusqu'à la fin de l'académisme français.

Le peintre va rester sur des plans larges de paysages avec des ciels ouverts en respectant la ligne d'horizon, mais dans certaines de ses toiles de grand format en général on voit apparaître des tons plus audacieux proches de Corot comportant des effets changeants, variation de la journée, sortant des clairs obscurs classiques. L'exécution est plus vive pour saisir l'instant qu'il soit crépusculaire où à la fraîche matinale, et pour cela bien sûr se conçoit comme on dit la peinture sur le motif.

C'est un peintre que j'admirais au départ, il y a bien une bonne quarantaine d'années, et puis je l'ai abandonné - je l'ai presque snobé - pour me tourner vers d'autres qui ont carrément fait exploser les vieux codes avec l'art déco, les expressionnistes etc.. Mais tout le monde a fait comme moi si on a commencé par lui à entrer dans le monde des peintres. Mais en le redécouvrant, je m'aperçois qu'il y a tout un courant nouveau pour le sortir de sa disgrâce et je m'en réjouis absolument : c'est vraiment un grand artiste, sympathique au demeurant.

Je ne suis pas étonné plus que ça que sa valeur remonte quand on analyse l'originalité de ce peintre qui a fait tant et tant, avec simplicité toutefois, pour promouvoir son art nouveau qui vient en rupture avec les aînés académiques. Il faut rapprocher de cette performance ses amis Daumier et Corot. Barbison l'a aidé aussi, mais il s'en est détaché pour aller vers sa campagne plus ouverte, avec ses eaux vives, ses mares où on a le sentiment que la main de l'homme est plus présente sans pour autant coller à la semelle des peintres ou du monde parisien de l'art dont précisément Barbison a voulu s'émanciper. Ce ne sont pas des paysages désenchantés, un certain rayonnement s'en détache, sa poésie sereine est indiscutable. Et peut-être qu'en ces temps troublés d'aujourd'hui, le vent se lève vers des horizons qui sont de véritables havres de paix..

En cheminant dans mon come-back, je découvre la BD présente dont je n'avais pas idée, de ces auteurs d'origine flamande. Je vais m'empresser de me la procurer et je reviendrai en dire un mot ici. Mon petit doigt me dit que je vais passer un chouette moment en compagnie de ces deux compères de la BD aimant Charles-François Daubigny, si j'en juge par le pastiche de couverture.
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