CF Daubigny remonte dans mon estime. Je suis heureux de voir que certaines de ses oeuvres sont les figures de proue de grands musées à travers le monde confirmant ainsi non seulement son talent véritable mais aussi le caractère primesautier et pionnier de son oeuvre qui va préfigurer et influencer l'art moderne s'étendant sur 3/4 de siècle.
Bon, cest bien gentil de dire cela, mais qu'est-ce qu'il apporte de nouveau notre ami Charles-François - qui a établi demeure à deux pas de chez moi il y a près de 2 siècles - dans la saga de la peinture classique depuis les flamands jusqu'à la fin de l'académisme français.
Le peintre va rester sur des plans larges de paysages avec des ciels ouverts en respectant la ligne d'horizon, mais dans certaines de ses toiles de grand format en général on voit apparaître des tons plus audacieux proches de Corot comportant des effets changeants, variation de la journée, sortant des clairs obscurs classiques. L'exécution est plus vive pour saisir l'instant qu'il soit crépusculaire où à la fraîche matinale, et pour cela bien sûr se conçoit comme on dit la peinture sur le motif.
C'est un peintre que j'admirais au départ, il y a bien une bonne quarantaine d'années, et puis je l'ai abandonné - je l'ai presque snobé - pour me tourner vers d'autres qui ont carrément fait exploser les vieux codes avec l'art déco, les expressionnistes etc.. Mais tout le monde a fait comme moi si on a commencé par lui à entrer dans le monde des peintres. Mais en le redécouvrant, je m'aperçois qu'il y a tout un courant nouveau pour le sortir de sa disgrâce et je m'en réjouis absolument : c'est vraiment un grand artiste, sympathique au demeurant.
Je ne suis pas étonné plus que ça que sa valeur remonte quand on analyse l'originalité de ce peintre qui a fait tant et tant, avec simplicité toutefois, pour promouvoir son art nouveau qui vient en rupture avec les aînés académiques. Il faut rapprocher de cette performance ses amis Daumier et Corot. Barbison l'a aidé aussi, mais il s'en est détaché pour aller vers sa campagne plus ouverte, avec ses eaux vives, ses mares où on a le sentiment que la main de l'homme est plus présente sans pour autant coller à la semelle des peintres ou du monde parisien de l'art dont précisément Barbison a voulu s'émanciper. Ce ne sont pas des paysages désenchantés, un certain rayonnement s'en détache, sa poésie sereine est indiscutable. Et peut-être qu'en ces temps troublés d'aujourd'hui, le vent se lève vers des horizons qui sont de véritables havres de paix..
En cheminant dans mon come-back, je découvre la BD présente dont je n'avais pas idée, de ces auteurs d'origine flamande. Je vais m'empresser de me la procurer et je reviendrai en dire un mot ici. Mon petit doigt me dit que je vais passer un chouette moment en compagnie de ces deux compères de la BD aimant Charles-François Daubigny, si j'en juge par le pastiche de couverture.
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J'ai beaucoup aimé cette B.D. qui m'a permis de découvrir un peintre que je ne connaissais pas du tout alors qu'il est l'un des précurseurs de l'impressionnisme, un des inspirateurs de van Gogh et l'ami de Corot et d'autres grands noms de la peinture.
J'ai fait connaissance avec un personnage très sympathique, passionné par son art et bon vivant grâce à ce livre qui se découpe en plusieurs chapitres évoquant différentes périodes de sa vie : son enfance à la campagne pour échapper au "mauvais air" parisien, les voyages pour dénicher des paysages qui l'inspirent, le bateau-atelier sur lequel il aime s'isoler pour peindre, les bond moments avec les amis et collègues, etc.
Les dessins ne correspondent pas vraiment à l'univers que j'avais imaginé à partir de la seule couverture, mais j'ai beaucoup aimé l'atmosphère colorée et joyeuse qui cadre si bien avec la personnalité du peintre.
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Je ne connaissais pas ce peintre, grâce à cette BD j'ai appris à le connaître et en apprendre plus à son sujet.
Elle est intéressante comme BD. Les illustrations sont belles. les couleurs sont plutôt douces.
M.Daubigny était toujours à la recherche de paysage, toujours plus beau.
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Pour accompagner les mots, Luc Cromheecke se révèle plus sérieux et plus touchant dans son trait. Il capte merveilleusement la spontanéité de l'Artiste, sans jamais le singer. Son dessin rapide et nerveux sert parfaitement le récit de De Roover, son côté cartoony ajoute de la légèreté aux ambiances, une très belle osmose !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Remarquable quoique parcellaire biographie, Le Jardin Daubigny rend un hommage sincère et mérité à un artiste-clef et un peu oublié de l’histoire de l’Art.
Lire la critique sur le site : BDGest
L'humour est donc bien présent, et Luc Cromheecke s'y sent comme un poisson dans l'eau, donnant corps à des personnages sympathiques et amusants. Dès les premières pages [...], le lecteur se trouve doucement immergé dans une époque et dans une fort belle page de l'histoire de l'Art.
Lire la critique sur le site : Auracan
Mon Dieu ! J’ai enfin compris Geffroy. Je vais laisser tomber le Saint ! La nature, voilà mon sujet ! Elle est bien plus impressionnante que n’importe quel diable.
(Daubigny, parlant du tableau qu’il veut peindre pour sa première participation au Salon)