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Critique de mh17


mh17
24 novembre 2023
Ce roman policier argentin de 2013 est un sombre jardin labyrinthique construit avec le plus grand soin pour nous perdre.
Il se déroule en 1894 à Buenos Aires. On retrouve avec plaisir le jeune Sigmundo Salvatrio que nous avions quitté à Paris durant l'Exposition universelle, quatre ans auparavant. Son maître Renato Craig éminent membre du Cercle des Douze agonise. Salvatrio se retrouve bientôt seul avec la veuve dans une grande maison lugubre . Elle le laisse s'installer dans le bureau du défunt. Et elle s'enferme dans son jardin d'hiver pour y cultiver des plantes rares et les protéger avec cruauté des invasions de fourmis. Heureusement, Salvatrio a bientôt du travail. le poète et journaliste Jerónimo Seguí lui demande de rechercher Reiner un de ses amis, antiquaire. Salvatrio découvre son cadavre dans la fontaine de son jardin délabré. Une statuette de Narcisse est méticuleusement attachée à hauteur de son ventre. Sigmundo oriente l'enquête vers le club Sub rosa qui comprenait 5 membres occupés semble-t-il à discuter de l'esthétique du jardin : le poète, l'antiquaire, un médecin aliéniste, un chasseur et un riche marchand de sel. Les uns sont partisans d'un jardin édénique qui tente de recomposer l'état sauvage du monde antérieur à la civilisation. Les autres placés sous le signe de l'Atlantide voient dans le jardin un modèle d' ordre idéal où le génie humain se distingue par le dessin. Les cinq membres du club avaient l'habitude de se rencontrer chez Baltazar Dux Olaya, le roi du sel, père de la très jolie Inès, devenue folle suite à un viol. Parallèlement la veuve Craig demande à Salvatrio d'enquêter sur la mort du frère d'une amie, intervenu à « l'hôtel des suicidés ».
Le livre est labyrinthique, très riche en rebondissements, divertissant et brillant. Il est plein de mystères et de symboles que nous essayons de décrypter en même temps que Salvatrio. Chaque crime est associé à un personnage mythologique célèbre : Narcisse, Actéon, Prométhée et Polyphème. Toute l'enquête est plaisante et se double d'une réflexion sur les jardins. Théorique d'abord avec le discours des pseudo-philosophes, pratique ensuite avec l'enquête elle-même. On est toujours entre civilisation et barbarie, ordre et désordre. A la fin les jardins édéniques ou ordonnés sont détruits. Restent les ruines. On peut alors en élaborer de nouveaux.
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