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Critique de Wyoming


Un choix de couleurs épuré, avec essentiellement du brun-rouge et quelques bleus tirant vers le noir, pour transporter les lecteurs de Nicolas Debon en 1928, à Amsterdan, pour l'épreuve du marathon lors des Jeux Olympiques.

De grandes vedettes de la course participent à ce marathon et parmi eux, un ouvrier français d'une trentaine d'années, d'origine algérienne, quasiment inconnu, ignoré des journalistes suivant le marathon, marathon où il va remporter la victoire.

Les dessins de Nicolas Debon suffisent en eux-mêmes, très souvent sans texte -- et j'aime beaucoup ce choix de laisser seuls les yeux s'imprégner d'une histoire --, ils relatent toutes les péripéties de la courses pour les différents participants, l'assurance des vainqueurs potentiels attendus, et puis les ailes de la victoire pour El Ouafi Boughéra.

Nicolas Debon a choisi fort justement d'arrêter son dessin au moment où le vainqueur franchit la ligne d'arrivée laissant l'image d'une gloire éphémère durement acquise pénétrer l'esprit des lecteurs.

Il complète néanmoins utilement son propos avec une sorte de postface retraçant la vie de El Ouafi Boughéra, qui sombra dans l'oubli malgré son exploit, le Comité olympique se rachetant quelque peu de son exclusion en finançant sa sépulture suite à sa mort violente, assassiné.

C'est un très beau roman graphique qui donne l'opportunité de réfléchir aux mécanismes sournois de l'exclusion de la différence, de la couleur, de la culture, de la religion, particulièrement en France aujourd'hui où des extrêmes veulent s'arroger une majorité d'opinion qu'ils ne détiennent pas vraiment mais dont ils pourraient s'emparer si nous gardons les yeux fermés.

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