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Critique de Tom_Otium


J'aime bien les éloges, celui-ci est un pamphlet court (une centaine de pages) et surtout hyper stylisé. Régis Debray maîtrise tellement la langue (pas seulement française) qu'il joue avec les mots : leurs étymologies, leurs sonorités, leurs sens. L'auteur a énormément de culture mais au lieu de l'étaler, il la concentre. le texte est donc dense mais dans le bon sens du terme. C'est comme un plat de grand chef : peu de quantité mais beaucoup de créativité. Alors souvent on est un peu paumé et on a du mal à suivre. Régis n'est pas un con, bien au contraire. On dit des gens qui parlent vite qu'ils sont intelligents. On pourrait dire de Régis Debray qu'il écrit vite, et avec quelle maestria ! Son essai est cependant peu structuré et surtout inégal. Je n'ai pas compris grand chose au 4e chapitre, le 5e et dernier est par contre est excellent. Il résume bien la pensée de l'auteur. Celle-ci suit souvent un rythme binaire fait de couples d'opposition interdépendants tels le yin/yang. Séparés à l'écrit par un slash, une frontière, mais qui en fait permet des échanges car il y a évidemment du yin dans le yang et inversement.

Ce livre est donc un éloge des frontières mais aussi du sacré, des protections et limites. Ca peut paraître un peu réac et ça l'est ! C'est une réaction saine, épidermique (il est beaucoup question de la peau) contre une injonction à l'ouverture qui ne semble pas connaître de restrictions. Il s'agit également d'une critique érudite du sans-frontiérisme, du libre-échangisme, du mondialisme, de l'accélération du temps et de l'uniformisation de la culture. Vraiment un livre à lire donc pour comprendre cette réaction au libéralisme dont beaucoup souhaitent aujourd'hui se libérer. Grâce aux fondements biologiques et psychologiques, qui auraientt gagnés à être plus développés, on saisit ainsi mieux la retour du nationalisme et la demande de protectionnisme. Reste à trouver le juste milieu entre ouverture et fermeture. C'est à ça que servent les frontières.
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