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Critique de folivier


Avant la prochaine élection présidentielle et les législatives de juin 2012, Régis Debray secoue les puces et les mémoires de nos politiques de gauche, notables, professionnels de la politique. En quatre courts chapitres, Régis Debray leur rappelle leur origine politique, l'histoire de la gauche française en espérant ou malheureusement en rêvant que ceux-ci réaliseront où ils en sont et pourquoi l'espoir qu'ils incarnaient dans le changement de la société à disparu et entraîné beaucoup de désillusions.
"L'argent", qui a tout pourri, "Le temps", l'histoire oubliée et le règne de l'immédiateté, "Les mots", règne du chiffre et perte du littéraire et du sens, "Le rire", l'allégeance de la raison au divertissement.
Par des raccourcis brillants, des entrechoquements du temps et des mots, Régis Debray nous dépeint une situation finalement assez déprimante.
" A quel instant situer le changement de climat culturel : le passage du social au sociétal, de qui est juste à ce qui se dit moderne, de l'égalité à l'équité, de l'élan de solidarité au crime humanitaire, de la culture pour tous à la culture pour chacun, du fraternel au compassionnel, du "changer la vie" au "changer de cantine" ? Quand le prolo est-il devenu le beauf de Cabu, le militant, supporter; le courant de pensée, écurie; la classe, réseau; et le bobo, boussole ? Quand l'adresse des raout a t-elle glissée de la Maison des Métallos à la Maison d'Amérique latine et le lieu de pèlerinage de Latché à Marrakech? Je constate simplement qu'au réchauffement global de l'atmosphère terrestre a correspondu au niveau de la mer un net refroidissement des passions civiques" (pg 17)
Un petit opuscule qui fait réagir le sympathisant de gauche, qui énerve et interroge et nous révèle nos compromissions dans l'acceptation d'une certaine disparition des valeurs de la République détruite petit à petit par les valeurs capitalistes, libérales ramenant tout à l'immédiat, au profit et à l'abêtissement et par l'abandon de ces valeurs par les dirigeants de gauche.
Un petit livre écrit dans un style rapide et vif avec parfois quelque pédanterie de vocabulaire, mais l'auteur ne peut pas écrire :
"Giraudoux utilisait trente-deux mille mots, notre journal de référence, cinq mille à peu près, un candidat à la présidence, mille et Sarkozy, au naturel, deux cent cinquante - l'idiome show-biz" sans pour lui faire preuve de diversité dans son langage et cela à moins le mérite de nous faire ouvrir le dictionnaire...
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