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Critique de Zora-la-Rousse


Un livre engagé, carrément partisan même, mais les idées et théories qui y sont développées sont intéressantes et méritent clairement le détour…
Son idée principale est la suivante : la disparition de la conscience de classe prolétaire serait conséquence directe de l'embourgeoisement de la dite classe, par le truchement notamment du rêve pavillonnaire. Ce mode de vie idéal (et idéalisé à profit), mènerait à l'infantilisation, mais aussi à l'aliénation d'une population qui, pour assouvir ce fantasme, s'endetterait jusqu'à la soumission volontairement acceptée. Rien que ça ! C'est énorme non ? Et pourtant, malgré le jusqu'au-boutisme de l'auteur, des questions se posent…
Quelles sont-elles ? L'endettement des ménages, « qui maintient les emprunteurs dans une dépendance profonde et les met à la merci des organismes de crédit », paupérisation… La mort annoncée d'une architecture novatrice et inventive au profit de la tristesse et de la monotonie. « Si on vous fait travailler avec un modèle industrialisé et répétitif, utilisez un seul élément et numérotez le de 1 à 3000 sur la façade [] l'avenir de l'architecture n'est plus architectural » disait Jean Nouvel. La dépendance automobile qui s'accroît, avec une logique d'urbanisation adaptée...
C'est un essai qui fait un peu peur, avec ses constants pessimistes et inexorables. Mais c'est aussi un essai qui trouble et révolte quelque peu avec l'image véhiculé au fil des pages d'un « banlieusard » lobotomisé, réduit à l'acceptation de son sort, ne trouvant comme échappatoire que la dépression. Il y va fort tout de même Jean-Luc Debry !
Il faut attendre les dernières pages pour comprendre que c'est un livre-électrochoc que désire nous livrer là l'auteur, car sa plus grande crainte, c'est le manque de réaction, « la torpeur ambiante ». On se réveille toujours d'un cauchemar a t-on envie de lui répondre, le mieux est de le faire doucement, et d'autres auteurs, tel Fanny Taillandier dans Les Etats et Empires du Lotissement Grand Siècle, s'en font déjà l'écho...
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