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Critique de Paullit


J'ai lu, enfant, Robinson Crusoé dans une version illustrée, condensée, expurgée. Comme tout le monde, j'ai rêvé de ce monde inconnu et préservé qu'à force d'ingéniosité de travail et de persévérance le héros parvient à s'adapter ; il assènera à Vendredi le sauvage paresseux et cruel une belle et prétentieuse leçon civilisatrice. Bien. Bien ! Mais déjà à six ans je me demandais pourquoi Robinson ne faisait pas de son seul compagnon de misère un ami plutôt qu'un domestique ?
À la lecture de l'édition intégrale, j'ai compris que monsieur Crusoé était un homme vilain, un contre exemple ; il abandonne l'entreprise familiale au grand dam de son père, part à l'aventure, devient négrier, s'enrichit. Mais il existe une justice immanente et Robinson fait naufrage au large d'une île déserte où il restera « prisonnier » plus de vingt ans. J'avoue que les accès de repentance de Crusoé en termes convenus m'ont agacé. Son galimatias théologico-humaniste facile ne fait pas oublier son racisme bien-pensant et satisfait de son époque.
Mais j'ai un peu tort de me montrer aussi sévère : il ne faut pas regarder le passé avec nos yeux d'aujourd'hui ; grande est encore de nos jours la puissance évocatrice du mythe créé par Daniel Defoe
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