La grand-mère de Jade

Je ne vous dévoile pas tout, mais si vous commencez ce roman, il est important d'aller jusqu'au bout. Bon en même temps, c'est pas non plus une corvée. C'est assez sympathique, cette cohabitation d'une petite fille qui a « kidnappé » sa grand-mère pour lui éviter la maison de retraite. La vieillesse et ses lenteurs, ses fragilités et ses faiblesses. La jeunesse et sa fougue, son impatience, son énergie.
Les deux femmes calent leurs existences et se découvrent. La plus âgée se nourrit de l'énergie de la plus jeune et la plus jeune de la sagesse de la plus âgée. C'est délicat. Ça vous rappelle les moments passés avec votre grand-mère. La peau ridée qui sert d'écrin aux yeux pétillants qui ont vu tant de choses. Les petites manies sculptées par le temps qui modèlent les jours. Ces tenues un peu surannées, ces expressions désuètes, ces petits plats mille fois cuisinés avec des ustensiles qui portent aussi la marque du temps. Comme cette cuillère en bois qui a perdu de la matière à tant touiller dans la casserole.
Ce halo/cocon de tendresse paisible est bien conté, même s'il parait idéalisé. Mais ne vous méprenez pas. L'auteure sait ce qu'elle fait.

Alors faut-il le lire ? Oui. C'est charmant, triste et tendre.