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Citations sur Les communiants de Rouen (9)

« Comment avait-on pu construire de telles splendeurs et prétendre à présent être au firmament de notre civilisation ? Le génie humain était là ! Comment égaler de tels chefs-d’œuvre ? Plus que l’art, c’était la foi de ces hommes qui lui semblait remarquable. Lui, le païen, s’inclinait devant tant de beauté brute. » (p.34)
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Le meublé donnait sur le rez-de-chaussée d'une rue crasseuse où nombre de rats avaient élu domicile. En plus des gaspards, d'autres vermines s'étaient établies dans le quartier. Des julots et leurs marmites hantaient les bistrots. Certaines arpentaient le pavé, d'autres se plantaient dans de sombres couloirs qui sentaient la pisse. Toute cette faune grouillait entre les murs d'immeubles délabrés (p.78)
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A la patrie reconnaissante ! reprit-il en ricanant. Bah merde alors ! Un pays où on montre son poitrail pour y prendre du plomb et son fion pour y fourrer la pommade... Merci bien. Et tout ça en musique... Sonnez clairon, descendez braguette... Avec les honneurs et la poignée de main du ministre... Et quel ministre ! Legendre, cette France-là, je vous la laisse... Je n'ai plus rien à y foutre... Je suis ancien combattant, militant socialiste et rentier... Pour ainsi dire intouchable... Je vais m'en aller et vous viendrez me décorer pour mes bons et loyaux services devant tous les petits copains... On se fera une belle accolade et j'écouterai poliment votre discours... N'est-ce pas, Legendre ? Vous comprenez à présent ? Je suis libre. (p.51/52)
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CHAPITRE 1

Il avait hésité. A quoi bon le nier.La ,sur le seuil de leur chambre ,lorsqu'il l'aperçut à la lueur de la lampe de chevet ,étendue sur le lit.Elle avait gardé ses chaussures ,des escarpins noirs vernis ,qui avaient souillé le blanc soyeux du drap. Une bouteille de sauternes 1948 finissait de se répandre sur l'épais tapis.L'odeur de la divine vinasse se mélangeait aux vapeurs aigres des deux tubes de somnifères que sa gorge refoulait bruyamment.( Page 9).
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p 76 « – Que fais – tu, Serge ?
– je prie …
– On n’entend plus les petits …
– Je les ai appelés tout à l’heure … Ils ne répondent plus …
– On va tous mourir ici tu crois ? Ils vont quand même bien penser à nous ! Le père Aurélio a dit que …
– Parce que tu le crois ? Tu sais très bien ce qu’il fait avec nous le « Père Aurélio » !
– Il est gentil, tu n’as pas le droit !
– Lui, c’est le pire de tous … « Tirer le diable par la queue », c’est bien ce que nous faisons ?
– Mais, tu ne peux pas dire ça … on lui doit d’être tous en vie, tu sais qu’il prend des risques pour nous ! oui ! Pour nous !
– Nous ? Nous allons tous crever ! Alors prie, toi aussi ! Dis les vraies prières …
– Je les connais pas … Et je m’en fous de leur bon Dieu, c’est bien à cause de lui qu’on est là …
– Non ! C’est Satan qui gouverne ! Tu n’as donc rien compris ? C’est la fin des temps … Nous serons bientôt tous morts ! Tous ! »
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ÉPILOGUE

L'été 1956 s'achevait .Marianne annonça la date de son mariage avec un officier de marine marchande qui la courtisait depuis quelques mois.Pour la noce,Kléber et Clémence durent rejouer un temps la comédie du papa et de la maman ,pour ne point contrarier leur fille ni la belle-famille.Ils firent le voyage et découvrirent les splendeurs d'Oran la radieuse.Tous deux tombèrent sous le charme de la perle orientale ,il y restèrent quinze jours, goûtant paresseusement aux douceurs coloniales.Chaque soir,Bouvier portait une lettre qui commençait invariablement par ces mots: " C'est moi Suzanne...."( Page 216).

--Toute cette lumière, Jacques! Toute cette lumière..
Rouen Carrel,octobre 2011.
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Son bras se glissa machinalement sous l'oreiller où personne ne venait plus poser la tête pour partager ses rêves. Elle ne rêvait plus depuis longtemps .
Étienne s'assit à la table ,prit un café, déplia le journal et remarqua Le trait de crayon. Il sursauta ,se retourna vers Simone pour la questionner mais se tut lorsqu'il la vit dormir à poings fermés. Il fit son sac et sortit tandis que les balayeurs remontaient la rue en sifflant leurs outils à l'épaule. ( Page 107).
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p 51 « – Remarquez, vous avez raison Legendre … Je ne suis plus bon à rien … Vous rêvez de me voir partir, eh bien … je pars … je m’en vais … je touche ma retraite et avec mes deux pensions, je devrais m’en tirer.
Surtout si ma femme casse sa pipe plus tôt que prévu … Alors là … j’hérite … C’est le ticket plein de la loterie ! Toute la fortune des Pagèle dans ma poche … Pensez donc ! Je pourrai prendre le repos que je veux … Je pourrai me
foutre de votre gueule, de celles du préfet, de Coty et consorts ! Mesdames; messieurs, je brade le tout ! Je fais un lot ! Je me fous de la patrie dans son ensemble et de tous ses représentants dans leurs fondements !
Il alluma une cigarette, savourant la première bouffée. – A la patrie reconnaissante ! reprit-il en ricanant. Bah merde alors ! Un pays où on montre son poitrail pour y prendre du plomb et son fion pour y fourrer la pommade … Merci bien ! Et
tout ça en musique … Sonnez clairon, descendez braguette … Avec les honneurs et la poignée de main de ministre … Et quel ministre ! Legendre, cette France-là, je vous la laisse … Je n’ai plus rien a y foutre … Je suis ancien combattant, militant
socialiste et rentier … Pour ainsi dire intouchable … Je vais m’en aller et vous viendrez me décorer pour mes bons et loyaux services devant tous les petits copains … On se fera une belle accolade et j’écouterai poliment votre discours …
N’est-ce pas, Legendre ? Vous comprenez à présent ? Je suis libre. »
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p 11 « La Traction cahotait, évitant les ornières et les tas de sable qui jonchaient cette partie de la ville. Rouen n’était qu’un vaste chantier où on pansait encore les plaies de la guerre.Tout se transformait, lentement, trop lentement … A force, le provisoire s’éternisait. Les baraquements pullulaient ; sur les terrains vagues, des pans de murs délabrés se dressaient comme des fantômes,
attendant leur coup de grâce. On remplacerait tout ça par du beau, du propre, du confortable … Du moins, c’est ce qu’on promettait. Depuis dix ans, on pataugeait sévère en pleine désillusion. On se trimballait
dans des bouts de sales déserts, loin du mirage de la reconstruction. »
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