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Critique de Cigale17


Ce roman met en scène une narratrice à la première personne dont on ne saura pas le nom. Chez des amis, elle rencontre Sarah, une violoniste de talent, assez connue pour se produire dans le monde entier. Les deux femmes se recontactent, se voient quelque temps en camarades, puis vivent une histoire d'amour, sensuelle, sexuelle et passionnée. Rien d'autre n'existe alors pour la narratrice : la jeune professeure se désintéressera de sa fille, de son compagnon, de son travail, etc., bref, de tout ce qui n'est pas Sarah. Mais les passions ne durent pas…
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Pauline Delabroy-Allard a choisi pour ce roman de 189 pages, présenté en deux parties, un titre très lacanien : Ça raconte Sarah. Elle insiste d'ailleurs sur cette trouvaille plusieurs fois au fil du texte : « Ça raconte ça » répète-t-elle assez souvent au cas où vous n'auriez pas capté.… le livre est un gros succès de librairie déjà, paru aux Éditions de Minuit, ce qui est un gage de sérieux et de qualité, me semble-t-il, et il suscite des avis dithyrambiques dans la presse et sur divers sites présentant des critiques de lecteurs. Bien peu de fausses notes dans ce choeur de louanges. Vous aurez compris, je n'ai pas apprécié ce roman, sans doute plein de qualités puisqu'il figure sur la liste de plusieurs prix littéraires et qu'il a passé l'épreuve de la deuxième sélection du Goncourt. Il faut croire que je suis complètement passée à côté.
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Dès le prologue, j'ai été agacée par les oiseaux « fendant l'air dans tous les sens comme les plus habiles des pilotes » et par les « tourterelles banlieusardes salu[a]nt de leur trilles stridents le tout petit matin qui pointe »… le lecteur va être sans cesse exposé tantôt à des banalités, tantôt à des préciosités, tantôt à des passages qui semblent tout droit sortis d'un dictionnaire dans un mélange de styles qui, personnellement, non seulement ne m'a pas plu du tout, mais m'a empêchée de croire à cette fougueuse et passionnée histoire d'amour.
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L'admiration pour Marguerite Duras s'affiche avec parfois une certaine maladresse, je crois : « belle, tragiquement belle » (p. 48) ou encore « c'est une enfant, elle s'émerveille de la couleur des nuages, c'est une enfant. J'aime une enfant » (p. 59). La passion pour Duras est déclarée dans le chapitre 66 : il est consacré à l'auteure tant admirée. Mais parfois, on n'est plus dans l'exercice d'admiration, mais dans la contrefaçon… La page 81 se termine par une suite de calembours et d'à-peu-près très, encore une fois, très lacaniens : « Il y a écrit Duras Song, sur l'affiche. Duras songe et le songe dure, le songe doux d'une nuit d'hiver. »
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J'ai trouvé ça navrant... mais j'ai mis une étoile et demi parce que je suis allée picorer dans le Ravissement de Lol V. Stein : le manque de fiabilité de la narratrice et ses égarements dans la deuxième partie m'y avaient fait penser… Et là, je n'ai pas été déçue !
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Mauvaise pioche en ce qui me concerne, tant pis !
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